La 45e édition des César s’est déroulée vendredi soir à Paris à la salle Pleyel. L’ombre de Roman Polanski a plané sur toute la soirée, malgré son absence. Lors de la remise du prix pour la meilleure réalisation au cinéaste franco-polonais, l’actrice Adèle Haenel a quitté la salle en s’écriant : « C’est la honte ! ». Ella a été suivie par la réalisatrice Céline Sciamma et quelques autres personnes.
Roman Polanski et J’accuse douze fois nominés
L’actrice Adèle Haenel n’a pas du tout digéré la consécration de Roman Polanski lors de la 45e édition des César, qui s’est déroulée vendredi soir à Paris à la salle Pleyel. Absent lors de la cérémonie, le réalisateur franco-polonais et son film « J’accuse » ont décroché trois récompenses sur douze nominations : César de la meilleure réalisation, César de la meilleure adaptation et César des meilleurs costumes. Il n’en fallait pas plus pour irriter Adèle Haenel, qui a accusé en novembre 2019 un autre réalisateur, Christophe Ruggia, d’attouchements lorsqu’elle était adolescente. Pour elle, il était inconcevable qu’un homme accusé de viol puisse être consacré par les César 2020. Elle a donc quitté la salle en s’écriant : « C’est la honte ! ». Adèle Haenel a été suivie par la réalisatrice Céline Sciamma et quelques autres personnalités.
« Ce qu’ils ont fait hier soir, c’est nous renvoyer au silence »
Peu après son coup de sang, l’actrice a exprimé son ressenti auprès de Mediapart. « Comme si, cette année, il n’y avait pas autre chose à dire » regrette-t-elle en citant la crise des hôpitaux, les violences sexuelles et policières. Puis de souligner : « Ils voulaient séparer l’homme de l’artiste, ils séparent aujourd’hui les artistes du monde ».
Adèle Haenel estime qu’une partie du monde du cinéma défend « son monopole de parole » avant la liberté d’expression. « Ce qu’ils ont fait hier soir, c’est nous renvoyer au silence, nous imposer l’obligation de nous taire. Ils ne veulent pas entendre nos récits » s’offusque-t-elle.
Florence Foresti refuse de nommer Roman Polanski
De son côté, Florence Foresti la maitresse de cérémonie, a essayé d’égratigner Roman Polanski, autant qu’elle le pouvait. Pour ne pas prononcer le nom du réalisateur de « J’accuse », elle l’a surnommé « Popol » ou « Atchoum ». Elle a aussi fait des allusions à la polémique sur les douze nominations : « Qu’est-ce qu’on fait avec Roro? Qu’est-ce qu’on fait avec Popol? Ne faites pas comme lui, ne faites pas les innocents vous savez très bien de qui je parle. Qu’est-ce qu’on fait avec Atchoum? Il est hors de question que j’assume ça toute seule », a-t-elle lancé.