Les électeurs suisses ont rejeté dimanche, à une large majorité, l’initiative populaire lancée par la droite populiste de l’UDC demandant au gouvernement de limiter l’immigration des ressortissants de l’UE. Ursula von der Leyen et Charles Michel ont salué dimanche ce vote suisse.
Les électeurs suisses ont rejeté dimanche, à 61,7%, l’initiative populaire lancée par la droite populiste de l’UDC, premier parti du pays. Celui-ci dénonce « une immigration incontrôlée et démesurée » et juge les emplois menacés par l’Accord sur la libre circulation des personnes (ALCP) signé en 1999 avec l’Union européenne. Ce résultat est d’autant plus parlant que le taux de participation a atteint 59 %.
Le « Non » fut très catégorique à Bâle-Ville avec 74,6% des votes. Suivent Neuchâtel (71,1%), Vaud (70,9%), Genève (69%), le Jura (68,2%), Fribourg (64,6%), le Valais (62,1%) et Berne (61,4%). A l’opposé, c’est Appenzell Rhodes-Intérieures qui a le plus nettement suivi l’UDC avec un oui à 54,3%. Le Tessin a lui accepté le texte à 53,1%. Au final, plus de 1,9 million d’électeurs ont exprimé leur opposition au texte. Et quelque 1,2 million ont glissé un bulletin favorable.
Un signal fort envoyé par la Suisse à l’Europe
« Le peuple a confirmé encore une fois sa volonté de poursuivre la voie bilatérale », s’est réjoui la ministre de la Justice Karin Keller-Sutter. « Dans la situation actuelle difficile en raison de la pandémie de Covid-19, il est important d’avoir de bonnes relations avec ses voisins et l’UE. L’économie a besoin de relations stables, de sécurité juridique ainsi que de perspectives économiques », a-t-elle ajouté.
Quant au chef du groupe socialiste au Parlement, Roger Nordmann, il estime que les Suisses ont signalé leur attachement aux relations bilatérales, qui fonctionnent bien depuis vingt ans. « La Suisse envoie aujourd’hui un signal fort à l’Europe », a-t-il déclaré sur RTS.
« Aujourd’hui est un grand jour pour les relations entre l’Union européenne et la Suisse »
De leurs côté, les présidents de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et du Conseil, Charles Michel, ont salué un vote suisse fondateur. Celui-ci « valide un des piliers centraux de notre relation : la liberté mutuelle de bouger, de vivre et de travailler en Suisse et dans l’Union européenne », a indiqué Ursula von der Leyen dans un message vidéo publié sur Twitter. « Je salue ce résultat. J’y vois un signal positif pour continuer à consolider et approfondir notre relation », a-t-elle poursuivi.
« Aujourd’hui est un grand jour pour les relations entre l’Union européenne et la Suisse », a écrit, pour sa part, Charles Michel sur Twitter. « Les Suisses ont parlé et envoyé un message clair : nous avons un grand avenir devant nous. », a-t-il insisté.