Le président des Hauts-de-France longtemps réfractaire à l’idée d’une primaire ou de toute autre initiative de parti pour connaître le candidat de la droite à la présidentielle, va finalement se soumettre au Congrès des Républicains début décembre. Retour sur une volte-face synonyme de désaveu pour sa stratégie.
C’est ce qu’on appelle un virage à 180 degrés. Après des mois de tergiversation que d’aucuns assimileraient bien volontiers à du mépris, Xavier Bertrand a décidé de solliciter officiellement le soutien des Républicains à sa candidature à la prochaine élection présidentielle lors du congrès prévu pour l’occasion en décembre. L’intéressé l’a lui-même fait savoir lundi 11 octobre sur le plateau de TF1, non sans une certaine fuite en avant sur les arguments ayant prévalu à une telle pirouette.
Pour le président des Hauts-de-France en effet, il s’agit d’une décision qui s’inscrit dans la droite ligne de son ambition de rassembler autour de sa personne. Car déclare-t-il, « la solution de facilité aurait été de faire cavalier seul« . De quoi faire s’étouffer de rire bien des observateurs de l’ancien ministre du Travail depuis le lancement de sa quête élyséenne il y a plusieurs mois.
Forcer des ralliements
En réalité, une telle déclaration est à l’opposé de la stratégie adoptée par celui qui représente l’une des premières figures de la droite à se jeter dans la bataille. Xavier Bertrand a bien voulu jouer solo en s’opposant dès le départ au principe d’une primaire, érigeant les régionales remportées haut la main comme le seul moment de vérité autour de sa candidature.
À travers une telle stratégie, l’ancien député qui lorgne malgré tout le soutien des Républicains, espérait forcer le parti à se rallier à lui, fort de sa bonne dynamique dans les sondages. C’est notamment ce qui a motivé son souhait fin septembre d’une rencontre avec les autres présidentiables Les Républicains (LR).
Le risque de se faire griller
Mais la manœuvre a fait long feu. Non seulement les autres prétendants à l’Élysée n’entendent pas le soutenir de facto, mais ils restent dans la course. Rendez-vous donc le 4 décembre au cours d’une consultation certes réduite aux seuls adhérents LR, mais qui n’en reste pas moins une arène entre candidats, pour départager les uns et les autres, y compris Xavier Bertrand.
Ce dernier prend le risque de se frotter à ses concurrents au sein d’un parti auquel il n’avait pas hésité à tourner le dos il y a quatre ans. Le jeu (la présidentielle) en vaut certainement la chandelle.