Le fondateur de la société d’échange d’actifs numériques FTX désormais en faillite a été appréhendé chez lui sur l’archipel paradisiaque à la demande de la justice américaine. Celle-ci l’accuse de multiples fraudes.

C’est la suite d’une saga intrigante aux ramifications toujours en cours d’examen. Sam Bankman-Fried alias SBF, ex-patron de la société d’échange de cryptomonnaie FTX passée le mois dernier sous la protection de la loi fédérale sur les faillites, a été arrêté lundi 12 décembre dans sa résidence des Bahamas.

« Plus tôt dans la soirée, les autorités des Bahamas ont arrêté Samuel Bankman-Fried à la demande du gouvernement américain, sur la base d’un acte d’accusation scellé », a déclaré Damian Williams, avocat du district sud de New York, dans un communiqué sur Twitter, promettant davantage d’informations concernant les accusations après la comparution du détenu prévue ce mardi.

Procédure d’extradition

Celles-ci comprennent, à en croire une source citée par le New York Times (NYT), le complot de fraude électronique, la fraude en valeurs mobilières, le complot de fraude en valeurs mobilières, le blanchiment d’argent et la fraude électronique.

Ces griefs pourraient valoir à SBF, une extraction aux États-Unis pour affronter la justice, en cas de formulation de la demande par les autorités américaines. Mais on en est loin pour l’instant. D’autant que la durée d’une telle procédure dépend de la coopération de l’intéressé.

Quoi qu’il en soit, son arrestation dont la rapidité suggère selon le NYT, la détention par la justice d’éléments décisifs dans ce dossier, est un développement majeur de ce qui constitue à n’en point douter l’une des plus retentissantes histoires dans le secteur si aléatoire des cryptoactifs.

Chute d’un golden boy

Sam Bankman-Fried, 30 ans, était encore considéré il y a peu deux mois comme un golden boy dans le rang des acteurs des monnaies numériques, un génie accueilli dans les salons huppés des conférences et autres assises de la tech. Sa société FTX fondée en 2019 spécialiste dans l’échange des cryptomonnaies, comptait elle parmi les meilleures réussites du secteur.

Jusqu’à ce qu’une ruée des usagers révèle début novembre, un trou de 8 milliards de dollars environ dans les finances, périclitant l’échange. SBF dont la gestion a été qualifiée « gâchis total » par John J. Ray désigné par la justice pour la restructuration de FTX, s’est depuis envolé aux Bahamas. Il y a par ailleurs organisé diverses sorties dans la presse ces derniers jours, niant toute manœuvre de fraude.

Il était censé témoigner ce mardi par visioconférence au Congrès dans le cadre des procédures en cours sur son cas.