Au lendemain de sa victoire aux législatives anticipées, le Nouveau Front Populaire (NFP) a annoncé les couleurs de la cohabitation. Selon Manuel Bompard, coordinateur de La France Insoumise, principale force de la coalition de gauche, il n’est pas question de négocier leur programme. Il estime que celui qui a gagné ces élections doit entièrement assumer ses responsabilités.
Le Nouveau Front Populaire (NFP) est arrivé dimanche en tête du second tour des législatives anticipées avec 174 sièges au total. Suivent Ensemble (Renaissance-Modem-Horizons) avec 156 sièges et l’union Rassemblement National (RN)- Les Républicains (LR) version Eric Ciotti avec 143 élus.
Le front républicain a permis de battre le RN
Le Nouveau Front Populaire doit cette victoire au second tour des législatives à la formation de l’arc républicain avec le groupe Ensemble. Cette coalition visait à faire barrage à l’extrême droite, représentée par le RN, qui était donné favori après sa victoire au premier tour. Elle a permis plus de 210 désistements au profit du candidat NFP ou Ensemble le mieux classé au premier tour. Bien qu’ayant profité de cet accord, la gauche fait maintenant la fine bouche.
Le NFP vainqueur, le camp macroniste perdant
Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, principale force de la NFP avec 71 sièges devant le Parti Socialiste (58), a déclaré lundi sur France 2 que « tout le monde n’a pas gagné hier soir ». Selon lui, seule la coalition politique de gauche (également composée des Ecologistes et des communistes) a remporté ces législatives anticipées. Les autres, « le camp macroniste, seraient les perdants, au même titre que le Rassemblement National…
Un Premier ministre obligatoirement issu de la gauche
On pourrait presque prendre Manuel Bompard pour un ingrat si Ensemble n’avait pas aussi profité de ce front républicain qui a sauvé la France du règne de l’extrême droite raciste, liberticide et antidémocratique. Dans l’entendement de Manuel Bompard, l’heure est venue pour la gauche de gouverner la France. Il invite ainsi le Président de la République à nommer rapidement un Premier ministre ou une Première ministre issue du Nouveau Front populaire.
Pas question pour le NFP de négocier son programme
Mais Emmanuel Macron veut prendre son temps. Ce lundi, il a demandé à l’actuel locataire de Matignon, Gabriel Attal, de rester en place « pour le moment » et d’« assurer la stabilité du pays ». Le chef de l’Etat devrait cependant le remercier dans les prochains jours. Ensuite, la gauche prendra la tête du gouvernement pour une nouvelle cohabitation en France. D’ores et déjà, Manuel Bompard annonce qu’il ne sera pas question de négocier le programme du NFP.
Chacun devra prendre ses responsabilités
Le député de la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône pense que même dans une situation de majorité relative, chacun devra prendre ses responsabilités. Et le NFP prendra les siennes, en déployant ses propositions sociales et économiques. Sur France 2, Manuel Bompard a énuméré ces mesures déjà dévoilées vendredi 21 juin, lors d’un point de presse de représentants des Insoumis, des socialistes, des écologistes et des communistes.
La Macronie juge le programme du NFP complètement irréaliste
Au nombre de ces propositions figurent l’abrogation de la réforme des retraites et de la réforme de l’assurance-chômage », l’augmentation du point d’indice de 10 % pour les fonctionnaires, la hausse du Smic de 14% à 1 600 euros, la réinstauration de l’ISF et la revalorisation des aides au logement de 10 %. La Macronie et les économistes libéraux jugent ce programme complètement irréaliste. Ils se demandent où la gauche trouvera de l’argent pour le financer et prédisent un effondrement de l’économie française.
Des dépenses composées par des mesures de justice sociale
Le NFP a chiffré à 125 milliards d’euros le coût de son programme économique pour l’exercice 2024-2025. Plus précisément, il prévoit un budget de 25 milliards cette année et 100 milliards l’an prochain. Puis, la facture passera à 150 milliards d’euros d’ici à la fin de 2027. L’alliance de gauche dit qu’elle compensera toutes ses dépenses par les recettes générées grâce à des mesures de « justice sociale » et à la fin de la gabegie organisée par l’Etat.