Opiniatre 7 août 2024
La lutte pour Matignon est lancée.

Alors qu’Emmanuel Macron ne compte pas nommer le prochain locataire de Matignon avant la fin des JO, les tractations et les jeux de positionnement se poursuivent. Le Nouveau Front populaire maintient le choix de Lucie Castets, tandis que des Macronistes appellent à la nomination d’une personnalité plus consensuelle et expérimentée comme Xavier Bertrand ou Bernard Cazeneuve.

Cela fait deux mois que les élections législatives anticipées ont eu lieu en France. Mais il n’y a toujours pas de nouveau gouvernement et un nouveau Premier ministre. On pense que le président de la République, Emmanuel Macron, ne devrait pas nommer le prochain locataire de Matignon avant la fin des Jeux olympiques de Paris, qui prennent fin le 11 août.

A quand la nomination d’un nouveau Premier ministre ?

Selon certains politiques, cette annonce pourrait intervenir autour du 15 août – le 12 août peut-être – après le Conseil des ministres. D’autres évoquent le 19 août, voire le 1er octobre, date de l’ouverture de la prochaine session ordinaire à l’Assemblée nationale, histoire de laisser passer les Jeux paralympiques (du 28 août au 8 septembre). En attendant, les différents camps poussent pour imposer le choix, qu’ils considèrent le plus logique ou le plus consensuel.

La gauche a positionné Lucie Castets pour Matignon

Vainqueur des législatives, et donc en droit de prendre Matignon, le Nouveau Front populaire (NFP) a déjà positionné Lucie Castets. Cette haute-fonctionnaire de 37 ans a été conseillère d’Anne Hidalgo sur le budget, notamment les finances consacrées à la transition écologique. On ne sait pas beaucoup de choses sur cette énarque qui revendique son homosexualité. Etrangement, sa page Wikipédia a été supprimée peu après que la coalition de gauche l’a annoncée comme sa candidate pour le poste de Premier ministre.

Emmanuel Macron n’apprécie pas son profil 

Mais le chef de l’Etat ne l’approuverait pas. Il jugerait sa candidature comme un scénario « extravagant », selon Le Parisien. C’est dire qu’il n’aime pas son profil. Emmanuel Macron redoute certainement de nommer une personnalité qui sort de nulle part et qui n’a aucune expérience, alors qu’il faudra en avoir pour manœuvrer dans la cohabitation. A la recherche de quelqu’un de pragmatique, l’Elysée aurait déjà dressé un portrait-robot du futur chef du gouvernement.

Le président veut un politique dénué d’ambition présidentielle

Emmanuel Macron souhaiterait une personnalité expérimentée, un « vieux sage » qui sache construire des compromis. De préférence qui n’a pas d’ambitions politiques, notamment pour 2027. Donc un politique plus proche de la fin que du début de sa carrière. Autre critère, il devrait être centriste ou modéré à gauche ou à droite. Fort de ces critères, les noms qui reviennent actuellement sont ceux des anciens ministres issus de la droite républicaine : Michel Barnier ou Jean-Louis Borloo.

Xavier Bertrand se dit « prêt » et « préparé » à devenir Premier ministre

On parle aussi et surtout de Xavier Bertrand. L’actuel président de la région des Hauts-de-France est même soutenu par plusieurs élus du centre et de la droite. Notamment Valérie Pécresse, qui voit en lui « un très bon candidat » pour le poste, en raison « d’une très grande compétence » et d’un « esprit républicain ». Le concerné se dit « prêt » et « préparé » à assumer une telle fonction. Tout comme Bernard Cazeneuve, ancien ministre de François Hollande. On considère aussi ce dernier comme un bon compromis avec la gauche.

Une crise sociale sans la nomination de Castets à Matignon ?

Parmi les autres noms cités, on trouve celui de l’actuel président du Sénat Gérard Larcher. Mais, Xavier Bertrand reste de loin le candidat idéal pour la droite et le centre, tentés par une coalition. Toutefois, le NFP ne devrait pas apprécier une telle nomination, alors qu’il a remporté les législatives anticipées (quoique grâce au barrage républicain). Si Macron s’entête, on pourrait s’acheminer vers une crise sociale ou institutionnelle. Pour s’aérer un peu l’esprit, avant son choix décisif, le président prend en ce moment du bon temps au Fort de Brégançon, lieu de villégiature des chefs d’Etat français.

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