Alors que le nom du patron du parti Les républicains des Hauts-de-France revient parmi les candidats au poste de Premier de ministre, l’histoire de ses relations avec le président invite à la prudence.

Le front de gauche porté notamment par La France Insoumise pour son bon score aux législatives, espère la nomination d’un chef de gouvernement issu de ses rangs. Mais le président Emmanuel Macron s’est jusqu’ici montré peu disposé à cela.

Il pourrait a contrario, opter pour une autre personnalité dont le portrait-robot susurré ces derniers temps dans la presse, évoque la capacité à rassembler le centre et la droite. Une façon de couper l’herbe sous le pied de la gauche perçue comme « extrême » par le camp présidentiel.

Xavier Bertrand apparaît à cet effet comme un des candidats potentiels. « Il a un très bon profil dans le contexte », a déclaré l’ancien patron de la droite, Jean-François Copé, cité par le site d’information 20 Minutes.

Une opposition frontale

Si les soutiens du président des Hauts-de-France vont effectivement bien au-delà du parti Les républicains (LR), ses relations avec le président de la République n’est pas des meilleures du microcosme politique français. Même si l’ancien ministre de la Santé sous Dominique de Villepin a récemment appelé à la formation d’« un gouvernement d’urgence nationale ».

« Je pense que le président tient rigueur à Bertrand des propos extrêmement durs qu’il a eus à son encontre », estime par exemple, François Patriat, chef des sénateurs macronistes, dans les colonnes du quotidien Le Parisien.

Les échanges tendus par médias interposés n’ont pas manqué en effet, ces dernières années entre les deux personnalités.

« Vous n’êtes plus un rempart contre les extrêmes et encore moins un antidote ou une solution viable face à eux. Vous pensez être un cordon sanitaire, vous êtes en réalité le cordon déclencheur« , avait ainsi asséné Xavier Bertrand au président, dans une lettre en juin dernier.

Des signes d’apaisement ?

Une telle prise de position rendrait-elle les deux irréconciliables ? « Emmanuel Macron s’attache au fond », répond un proche du chef de l’État au Parisien, minimisant les rapports prétendument distendus entre le locataire de l’Élysée et le leader des LR.

Reste que ce dernier ne semble pas se faire d’illusions sur ses chances d’atterrir à Matignon. Même s’il se montre en privé disposé à « servir le pays » selon son entourage, Xavier Bertrand reste lucide.

C’est d’autant plus vrai que son nom avait déjà beaucoup circulé en 2017 pour le poste avant la nomination d’Édouard Philippe.