La potentielle implication d’Elon Musk dans la gouvernance américaine sous la présidence de Donald Trump soulève de sérieuses questions éthiques.
Après des années de lune de fiel, Donald Trump et Elon Musk vivent désormais le grand amour. À tel point que l’ancien président à nouveau en lice pour la présidence américaine envisage de coopter l’homme d’affaires dans une future administration sous sa coupe en cas de victoire au scrutin de novembre.
« J’ai hâte de servir l’Amérique si l’opportunité se présente. Aucun salaire, aucun titre, aucune reconnaissance ne sont nécessaires », a rétorqué l’entrepreneur à la tête d’une myriade d’entreprises, allant du réseau social X au constructeur aérospatial SpaceX, sans oublier le constructeur d’automobiles électriques Tesla.
Selon le candidat républicain à la Maison Blanche, Musk serait chargé de la direction d’une commission sur l’efficacité gouvernementale avec pour objectif « l’identification des moyens d’éliminer la fraude et les paiements indus ».
Une implication grandissante
La commission aura également pour but de procéder à « un audit financier et de performance de l’ensemble du gouvernement fédéral » afin de formuler « des recommandations dans le cadre d’une « réforme drastique » destinée à préserver les finances publiques.
« Vous êtes le meilleur pour tailler dans les effectifs. Je veux dire, je regarde ce que vous faites », a déclaré Trump à Musk le mois dernier lors d’un entretien avec ce dernier sur X, en référence aux licenciements dans ses différentes entreprises.
Elon Musk n’hésite plus à réaffirmer, chaque fois que de besoin, son soutien à Donald Trump, allant jusqu’à s’approprier les thèses du candidat sur l’immigration entre autres. Une telle implication politique tranche avec la neutralité affichée par la plupart des grands patrons de la tech ainsi que Musk lui-même il y a peu.
Entre lobbying et conflits d’intérêts
Même s’il a déjà siégé, par le passé, dans des groupes consultatifs présidentiels, le milliardaire né en Afrique du Sud s’était toujours gardé de s’afficher aussi ouvertement pour un camp politique.
Cela soulève de réelles préoccupations quant aux implications pour les intérêts de l’homme le plus riche de la planète. Car nombre d’activités de Musk dépendent étroitement du gouvernement américain.
Tesla bénéficie de juteuses subventions et de crédits d’impôt, tandis que SpaceX jouit d’importants contrats avec la NASA ou le Pentagone. Une administration aussi décomplexée que celle de Trump n’hésiterait-elle pas à franchir la ligne pour les besoins d’un allié de poids ?
Pour Kathleen Clark, professeure de droit à l’université de Washington à Saint-Louis, spécialisée dans l’éthique gouvernementale interrogée par le Wall Street Journal, il est difficile de prévoir des garde-fous tant les « intérêts d’Elon Musk sont vastes ».