À l’occasion de la journée mondiale du droit à l’IVG, plusieurs rassemblements ont été organisés en France ce samedi 28 septembre. Objectif : défendre le droit à l’IVG et réclamer des garanties au gouvernement de Michel Barnier. Ce dernier a assuré qu’il préservera les « grandes lois » de « progrès social ou sociétal ».
À l’occasion de la journée mondiale du droit à l’avortement, plusieurs rassemblements ont eu lieu en France ce samedi 28 septembre. A Paris, la manifestation s’est déroulée à Port Royal, à l’appel du collectif « Avortement en Europe, les femmes décident », qui regroupe des associations féministes et des syndicats. Parmi lesquelles le Planning familial, la CFDT et le Collectif national pour les droits des femmes.
L’inscription de l’IVG dans la Constitution « ne suffit pas »
Ces rassemblements sont organisés six mois après l’inscription de l’IVG dans la Constitution. En mars, la France est devenue le premier pays à inscrire explicitement l’interruption volontaire de grossesse dans sa loi fondamentale. Une avancée majeure qui ne soulage pas pour autant les associations féministes. Le collectif « Avortement en Europe, les femmes décident » estime que cela « ne suffit pas ». Selon ses responsables, les conditions dans lesquelles s’exerce cette liberté pourraient se dégrader.
Des rassemblements pour réclamer des garanties sur l’avortement
« Rien ne garantit les moyens humains et matériels, la double clause de conscience du personnel médical existe toujours », déplore le collectif. Les rassemblements de ce samedi visaient donc à défendre le droit à l’IVG et réclamer des garanties au gouvernement de Michel Barnier. La semaine dernière, lors de la présentation de son équipe, le nouveau Premier ministre a assuré qu’il allait défendre et préserver les « grandes lois » de « progrès social ou sociétal ». En particulier celles sur l’IVG, l’assistance médicale à la procréation (PMA) et le mariage pour tous.
Des craintes après la publication du gouvernement Barnier
« Je serai un rempart pour qu’on préserve l’ensemble de ces droits acquis », a promis le patron de Matignon qui ajoute qu’il « n’y a aucune ambiguïté » sur ce point. Mais les organisations féministes ont des craintes quant au respect et à la protection des droits des femmes, des minorités de genre et des personnes LGBT+. Le réseau associatif du Planning familial a émis des inquiétudes après la présentation du nouveau gouvernement.
De nouveaux ministres aux positions rétrogrades et réactionnaires » sur l’IVG
L’organisation rappelle que certains membres de l’équipe Barnier ont eu des « positions rétrogrades et réactionnaires » sur des acquis sociaux et sociétaux. « Nous dénonçons en particulier la présence de ministres qui se sont engagé·es ou ont voté contre le droit à l’IVG dans la constitution ou contre le mariage pour tous·tes, une régression sans précédent », a écrit le réseau associatif dans un communiqué.
Face à cette situation, le collectif « Avortement en Europe, les femmes décident » exige l’accès à l’IVG « sur tous les territoires ». Il réclame aussi la « garantie pour toutes du choix des méthodes », chirurgicale ou médicamenteuse. Plus encore, le collectif appelle à la mise en place de mesures contre les « activistes anti-IVG » qui « propagent de fausses informations » sur internet. En outre, il souhaite l’effectivité des séances d’éducation à la vie affective et sexuelle en milieu scolaire.
L’accès à l’IVG déjà trop « simplifié et banalisé » ?
Pour l’association Alliance Vita, qui milite contre l’avortement, c’est un peu trop demandé. Elle pense que les pro-IVG ont déjà obtenu l’accès à cette pratique, sa simplification et même sa banalisation. Et cela par la « suppression des délais de réflexion » ainsi que « la possibilité maintenue du recours à la téléconsultation pour une IVG médicamenteuse ». Selon les organisations féministes, ce type de réaction témoigne de la nécessité de poursuivre le combat en France et ailleurs dans le monde, où la situation est encore pire.