Fatou Faye 11 octobre 2024

Le patron du parti de la rose voit son leadership publiquement remis en cause alors que se profile d’ores et déjà la stratégie électorale par rapport à la présidentielle 2027.

C’est un coup de tonnerre politique qui a dû retentir cette semaine dans les rangs du Parti socialiste (PS) et dont les effets restent à venir. François Hollande a en effet clairement appelé au départ d’Olivier Faure de la direction du parti, souhaitant voir une « nouvelle figure » prendre les rênes.

« La vie politique est faite comme ça, de successions« , a ponctué l’ex-président récemment redevenu député à l’Assemblée nationale à l’occasion des dernières législatives, sur LCP, lundi 7 octobre. Il a à cet effet appelé à un nouveau congrès pour le début de l’année prochaine.

De quoi relancer les hostilités avec Olivier Faure et diviser un peu plus les différentes tendances au sein du PS, un parti plus que jamais en proie au doute, malgré le bel été de la parenthèse des législatives anticipées.

Des tensions anciennes

Car en réalité, le torchon brûle depuis longtemps entre Hollande et Faure, deux personnalités qui ne sont jamais vraiment appréciées. Plus encore, depuis que ce dernier a publiquement critiqué le bilan controversé du quinquennat de l’ancien chef de l’État.

Les divergences stratégiques n’ont fait qu’empirer cette relation. D’un côté, Olivier Faure privilégie l’alliance à gauche avec La France Insoumise (LFI) – même s’il n’exclue pas de faire cavalier seul si nécessaire – dans le cadre d’une union de la gauche.

De l’autre, François Hollande qui n’est certainement pas rejoint le parlement pour faire de la figuration, milite avec une poignée d’alliés, dont la maire de Paris Anne Hidalgo, pour une confrontation assumée avec Jean-Luc Mélenchon, patron clivant de LFI.

« François Hollande divise là où je rassemble« , a ainsi réagi le Premier secrétaire du PS, au lendemain de la sortie de son prédécesseur. Une déclaration qui illustre le combat fratricide en cours dans les coulisses.

La quête d’ouverture et de renouveau

Mais derrière cette querelle de personnes se cache aussi un enjeu de fond pour l’avenir du Parti socialiste. Affaibli, le parti est à la recherche d’un nouveau souffle. Hollande fait valoir la nécessité « d’ouvrir la voie à un rassemblement plus large » incluant Place Publique de l’eurodéputé Raphaël Glucksmann.

Il s’agirait à en croire l’ancien locataire de l’Élysée du seul moyen pour le PS de reconquérir l’électorat de gauche désenchanté et ainsi incarner une véritable force de progrès face à une union des droites de plus en plus affirmée.

L’objectif semble noble, mais avec qui se fera ce renouveau espéré sans doute par les militants ? À moins que le parti n’implose définitivement sur fond de querelles d’ego et de divergences irréconciliables.

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