L’Espagnol surnommé le taureau de Manacor va prendre sa retraite au terme de la prochaine édition de la Coupe Davis prévue sur ses terres en novembre.
« Je pense que c’est le moment opportun pour mettre un terme à une carrière qui a été longue et bien plus fructueuse que je n’aurais pu l’imaginer ». Le visage grave, les yeux embués de larmes, Rafael Nadal a annoncé, jeudi 10 octobre, son départ définitif du tennis professionnel.
« C’est évidemment une décision difficile à prendre et qui m’a pris du temps. Mais dans cette vie, tout a un début et une fin », a-t-il indiqué dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. L’annonce intervient alors que le joueur aux 22 titres de Grand Chelem (GC) est en proie à des épisodes de blessures.
« La réalité est que ces deux dernières années ont été difficiles. Je ne pense pas avoir pu jouer sans limites », a poursuivi Nadal, dont la dernière apparition est prévue en Coupe Davis, fin novembre chez lui en Espagne. Sans doute l’occasion d’un adieu qui promet de vives émotions.
Insatiable chasseur de titres
Notamment pour sa nature de guerrier acharné des courts. Cette ténacité s’illustre par son retour triomphal à Roland-Garros en 2022, où il a remporté le titre en jouant pratiquement sur une seule jambe. Une victoire qui restera comme l’un des exploits les plus remarquables de l’histoire du sport.
Des batailles mythiques ont jalonné sa carrière de feu, à commencer par cette finale à couper le souffle à Wimbledon 2008 face à Roger Federer. Près de 5 heures d’une lutte à couteaux tirés entre deux monstres de l’ère moderne du tennis.
Ou encore ce défi fou de l’Open d’Australie 2012 contre Novak Djokovic, écrin d’une guerre physique et mentale de près de 6 heures. Au courage, à la puissance, le Majorquin aura marqué le jeu de son sceau indélébile.
Un règne hors du commun
Rafael Nadal laisse derrière lui un héritage colossal. Au-delà de ses titres de GC – le deuxième record de l’histoire derrière les 24 de Novak Djokovic – il est l’auteur d’un impressionnant record de 14 victoires à Roland-Garros (RG).
Cette domination sur la terre battue parisienne, où il affiche un ratio de victoires vertigineux de 112-4, restera probablement inégalée pour les décennies à venir. Mais réduire Nadal à ses exploits sur la terre ocre serait une erreur d’appréciation de l’esprit d’abnégation de ce joueur.
Au fil des années, il s’est imposé comme l’un des joueurs les plus complets de l’histoire, remportant des titres sur toutes les surfaces. Ses deux couronnes à Wimbledon, ses quatre sacres à l’US Open et ses deux victoires à l’Open d’Australie témoignent de sa polyvalence et de sa capacité d’adaptation hors du commun.
Avec cette retraite annoncée, c’est une nouvelle page du « Big 3 » après celle de Federer en 2022, qui se tourne. Djokovic étant le seul rescapé de cette épopée prolifique du tennis.