La boxeuse algérienne, au cœur d’une controverse concernant son genre lors des Jeux olympiques de Paris l’été dernier, a bien l’intention de défendre sa médaille d’or à Los Angeles, malgré les nouvelles réglementations américaines concernant les sportives transgenres.

En véritable boxeuse, Imane Khelif n’a pas peur des coups. D’autant qu’elle sait également en donner. L’Algérienne de 25 ans a annoncé, dans une interview accordée ce mercredi 19 mars à la chaîne britannique ITV, sa participation aux Jeux olympiques (JO) de Los Angeles.

L’événement prévu en 2028 lui offrira l’occasion de défendre le titre olympique qu’elle a conquis dans la catégorie des poids welters féminins lors des JO de Paris. Un triomphe qui s’était accompagné d’une vive controverse sur son genre.

Khelif avait été disqualifiée des championnats du monde de boxe féminins de 2023 par l’Association Internationale de Boxe (IBA) pour avoir prétendument échoué, dans des conditions obscures, au test d’éligibilité par sexe. Elle avait ensuite attiré l’attention médiatique mondiale lors de son combat dans la capitale française contre l’Italienne Carini.

Cette dernière avait abandonné la partie après seulement 46 secondes, déclenchant une vague d’allégations selon lesquelles Khelif serait une athlète transgenre.

« Je ne suis pas transgenre »

« Je ne suis pas transgenre », a répondu la médaillée d’or ce mercredi, alors que le nouveau président américain Donald Trump a signé début février, un décret au titre évocateur « Tenir les hommes hors des sports féminins » (« Keeping Men Out of Women’s Sports »).

Le texte stipule en effet qu’il serait désormais de « la politique des États-Unis de s’opposer plus largement à la participation compétitive masculine dans les sports féminins, pour des raisons de sécurité, d’équité, de dignité et de vérité ».

« Cela ne me concerne pas et ne m’intimide pas. Comme nous disons en Algérie, ceux qui n’ont rien à cacher ne devraient avoir aucune crainte« , a réagi Imane Khelif, qui s’est toujours présentée en tant que femme, surtout aux temps forts de la polémique à Paris.

Une résilience inspirante malgré les épreuves

« La vérité est devenue claire aux Jeux olympiques de Paris. L’injustice a été exposée, et plus tard, la vérité a été reconnue par le Comité olympique à Paris« , a-t-elle poursuivi en référence à la décision du Comité International Olympique (CIO) de l’autoriser à pour la compétition.

La boxeuse a révélé avoir été « choquée » par la façon dont des personnalités internationales, comme Trump et l’écrivaine J.K. Rowling, avaient parlé d’elle « sans avoir vérifié les faits ». Des commentaires qui ont, à l’en croire, non seulement « affecté sa santé mentale, mais aussi celle de sa famille ».

« Cela dépassait le cadre d’une simple question sportive ou d’un jeu; cela s’est transformé en une importante campagne médiatique qui aurait pu avoir de graves effets négatifs sur moi, ma famille et mon bien-être psychologique« , a confié celle qui se dit plus déterminée que jamais.