La rédaction 4 juillet 2025

Une diplomate européenne, membre de la délégation de l’Union à Moscou, a été récemment agressée physiquement à Vladivostok. Un nouvel exemple de l’escalade de l’hostilité contre Bruxelles dans le pays.

Le ressentiment nourri par les Russes à l’égard de l’Europe serait-il devenu irréversible au point de basculer dans la violence physique, y compris envers les diplomates ? L’agression d’une membre de la délégation de l’Union européenne (UE) à Moscou, survenue le 26 mai dernier et révélée par Le Monde, marque en tout cas un tournant.

Les faits se sont déroulés à Vladivostok, ville portuaire située à plusieurs milliers de kilomètres de la capitale. Une diplomate se promène hors de son hôtel ce matin-là quand elle est interceptée par un véhicule non identifié.

Un homme en descend et l’agresse physiquement, la frappant jusqu’à ce qu’elle tombe au sol. Son crime ? Avoir prétendument tenté d’échapper à la surveillance constante dont elle et son collègue font l’objet depuis leur arrivée dans cette ville.

Dès leur arrivée à Vladivostok, les deux diplomates avaient en effet été pris en filature par de prétendus journalistes, caméras et micros en main, qui les avaient accusés de soutenir le régime « fasciste » de Kiev.

La diplomatie européenne dans le viseur du Kremlin

Cet incident, que la délégation de l’UE à Moscou confirme sans vouloir en dire davantage au risque de nourrir la polémique, s’inscrit dans un contexte plus large de dégradation des relations entre la Russie et l’Union européenne.

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et le désengagement concomitant de la diplomatie américaine de l’Ukraine au profit de Moscou, l’Europe semble être devenue une cible de choix pour les relais de la propagande russe.

En témoignent plusieurs incidents survenus à Moscou même, ciblant les représentations diplomatiques européennes, des pancartes devant la représentation suédoise, ou encore des perturbations lors d’événements organisés par la délégation européenne.

Même le président français Emmanuel Macron a été caricaturé au printemps dernier comme un « serveur zélé » de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky sur des affiches placardées près de l’ambassade de France.

Le droit international aux orties ?

Le Kremlin serait-il au courant de ces incidents ? C’est ce que suggère Le Monde en indiquant qu’ils « n’ont pas pu avoir lieu sans l’aval du régime ». De quoi se demander si le pouvoir russe a définitivement jeté aux orties le droit international.

Car comme le rappelle le quotidien français, les membres des missions diplomatiques de l’UE jouissent en principe d’une protection spéciale garantie par la convention de Vienne dans leur pays d’accueil.

Après une journée d’hospitalisation, la diplomate agressée à Vladivostok a dû rentrer précipitamment dans son pays, traumatisée par cette agression, d’après Le Monde. Sa mission à Vladivostok, qui devait inclure des visites aux consulats locaux de pays européens, a été interrompue.

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