
La décision de l’Université libre de Bruxelles de valider le choix de l’eurodéputée franco-palestinienne comme marraine de sa récente promotion de master en droit suscite de vives polémiques en raison du caractère controversé de cette figure politique.
Rima Hassan dispose désormais d’une promotion de diplômés à son nom à l’Université libre de Bruxelles (ULB). Le 28 août dernier, les autorités académiques ont officiellement entériné le choix de l’eurodéputée comme marraine de la nouvelle cohorte de diplômés de master 2 en droit.
Cette décision reflète, selon le doyen de la faculté Pierre Klein, le besoin des étudiants « de s’engager face aux drames qui se déroulent actuellement à Gaza ».
Née dans un camp de réfugiés de Neirab, près d’Alep en Syrie, cette femme de 33 ans membre de La France insoumise est la première personne d’origine palestinienne élue au Parlement européen en tant que représentante de la France.
La Palestine, théâtre de la guerre entre le Hamas et Israël, est omniprésente dans ses prises de position. À tel point que l’humoriste Sophia Aram la surnomme « Lady Gaza », selon un portrait que le journal Le Monde lui a consacré en mars dernier.
Une personnalité fortement clivante
Parallèlement, cet engagement pour Gaza lui cause parfois des ennuis. Comme fin 2023, lorsque celle qui se présente comme « née en colère » a été visée par une enquête préliminaire pour « apologie du terrorisme » ouverte par la justice française.
Son tort ? Avoir déclaré que le Hamas, auteur de l’attaque du 7 octobre contre Israël, est un acteur légitime au regard du droit international face à l’État hébreu. De quoi provoquer l’ire de nombreuses personnalités, dont le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui a dénoncé ces propos comme « totalement inacceptables ».
Cette polémique est à l’origine de la levée de boucliers suscitée par la décision des étudiants de l’ULB de la choisir comme marraine. « Nous sommes conscients que ce choix est clivant [mais] nous avons voulu être courageux », a confié l’une d’entre elles, Violaine La Fontaine.
Un processus démocratique respecté
Alors qu’une lettre de protestation signée par 1 300 personnes avait été adressée à la direction de l’université, celle-ci met en avant le caractère démocratique du processus ayant abouti à ce choix.
Plusieurs personnalités figuraient en effet sur la liste des candidats potentiels au titre de parrain ou marraine.
Parmi elles, Tiffanie Afritz, une avocate spécialisée en droit fiscal reconnue pour son expertise juridique, Michel Grégoire, juriste rattaché à l’ULB, et de manière plus symbolique, Gisèle Pélicot, devenue une figure emblématique de la lutte contre les violences sexuelles suite au procès des viols de Mazan qui a marqué l’actualité française.
« Je remercie toutes celles et tous ceux qui ont tenu bon face à l’acharnement médiatique et politique », a salué Rima Hassan sur X.