La rédaction 6 septembre 2025

L’avion transportant la présidente de la Commission européenne vers la Bulgarie a été victime d’un brouillage GPS dimanche 31 août. L’incident, sans conséquence majeure, est attribué à la Russie.

Plus d’une heure de retard pour le vol d’Ursula von der Leyen dimanche dernier lors de sa visite en Bulgarie. Mais loin d’un simple retard de routine, cet épisode résulte d’un incident qui aurait pu avoir de graves conséquences : le brouillage GPS de l’avion.

Le procédé consiste à perturber ou bloquer les signaux de navigation satellitaire en émettant des ondes radio parasites sur les mêmes fréquences que les satellites GPS. Cette technique relativement simple agit comme un « bruit » électronique qui empêche les récepteurs (avions, navires, smartphones) de capter les signaux de positionnement.

L’interférence a contraint l’avion de von der Leyen à tourner en rond au-dessus de l’aéroport de Plovdiv, les pilotes devant s’en remettre exclusivement aux instructions du contrôle aérien pour atterrir en toute sécurité.

« Afin d’assurer la sécurité du vol, les services de contrôle aérien ont immédiatement proposé une autre option d’approche pour l’atterrissage à l’aide de moyens de navigation terrestres », a précisé le gouvernement bulgare au Financial Times (FT).

Bruxelles dénonce une « ingérence flagrante » de la Russie

Cette attaque silencieuse contre la présidente de la Commission européenne s’inscrit dans une stratégie plus large d’intimidation orchestrée par Moscou, qui utilise le brouillage des signaux GPS comme une arme géopolitique.

Depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022, ces incidents se multiplient de manière exponentielle, particulièrement au-dessus de la mer Baltique et dans les pays frontaliers de la Russie, comme le confirme l’Autorité bulgare des services de circulation aérienne : « on constate une augmentation notable des cas de brouillage GPS et, récemment, d’usurpation d’identité ».

« De telles actions constituent (…) une menace pour notre population et notre sécurité, et nous ne les tolérerons pas », avait menacé Margus Tsahkna, ministre estonien des Affaires étrangères, dans un entretien publié le 28 avril par le FT.

Par la voix de son porte-parole officiel, Bruxelles a confirmé ce qu’elle qualifie d' »ingérence flagrante » de la part de la Russie. L’accusation résonne d’autant qu’Ursula von der Leyen se trouvait en pleine tournée diplomatique dans les États européens alliés de Kiev.

Pour une réponse technologique

Elle a ainsi visité successivement la Lettonie, la Finlande, l’Estonie, la Pologne et la Bulgarie pour témoigner de la « pleine solidarité » de l’Union européenne. Face à cette menace croissante, le commissaire européen à la Défense annonce l’augmentation significative du nombre de satellites en orbite terrestre basse, spécifiquement déployés pour détecter et localiser les sources d’interférences GPS.

Car si les experts s’accordent à dire que le brouillage GPS ne saurait empêcher le fonctionnement d’un avion, il crée un système d’insécurité pour les appareils, surtout ceux dépourvus du système ILS, outil permettant aux avions de se poser en toute sécurité dans des conditions de visibilité réduite.

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