frank ilud 27 décembre 2025

Cette mesure, inscrite au budget de la Sécurité sociale, ambitionne tout particulièrement d’inciter les pères à s’investir davantage.

Les futurs parents d’enfants nés à compter de janvier 2026 bénéficieront d’un congé de naissance supplémentaire, en plus du congé de maternité et de paternité. Cette nouvelle disposition figure parmi les mesures phares de la loi de financement de la Sécurité sociale, adoptée mardi 16 décembre par l’Assemblée nationale.

Annoncé en 2024 par le président Emmanuel Macron dans le cadre de son discours sur le « réarmement démographique » de la France, face au déclin préoccupant de la natalité, ce dispositif doit entrer en vigueur dès juillet 2026.

À la différence du congé parental actuel, ce congé de naissance se caractérise par une durée plus courte, mais une rémunération nettement plus élevée. Concrètement, chaque parent pourra prendre un ou deux mois d’arrêt, selon son choix. Les parents auront la possibilité de poser ces congés simultanément ou de les échelonner, offrant ainsi une certaine flexibilité dans l’organisation familiale.

Une indemnisation dégressive, mais plus généreuse

Selon le ministère de la santé et des familles, cité par Le Monde, les parents d’enfants nés ou adoptés entre le 1er janvier et le 31 mai disposeront « d’un délai supplémentaire exceptionnel, s’étendant jusqu’à la fin de l’année 2026 » pour utiliser ce congé.

Si la loi ne fixe pas encore les montants exacts, elle prévoit clairement que l’indemnité sera dégressive entre le premier et le deuxième mois. D’après les indications du rapporteur du budget de la Sécurité sociale, les parents pourraient toucher environ 70% de leur salaire net le premier mois, puis 60% le second.

L’objectif principal de ce congé de naissance est d’encourager les pères à s’impliquer davantage dans les premiers mois de vie de leur enfant. Les chiffres actuels mettent en évidence un déséquilibre marqué.

Aujourd’hui, le congé parental, qui peut durer jusqu’à trois ans, est utilisé à 94% par des femmes, selon BFMTV. Cette réalité entretient les inégalités professionnelles et freine la carrière des mères, tandis que les pères restent largement en retrait durant cette période cruciale.

Un enjeu démographique et social majeur

L’indemnisation actuelle du congé parental, qui tourne autour de 400 euros par mois, constitue un frein conséquent, en particulier pour les hommes dont les salaires sont statistiquement plus élevés.

« Il y a beaucoup de fatigue, beaucoup de nouveautés qui s’ajoutent à la naissance d’un enfant. Et avoir le temps de prendre ses marques, cela me paraît important », confie un père de famille interrogé par M6 Info.

Au-delà de l’aspect familial, cette réforme s’inscrit dans une stratégie plus large de politique nataliste. La France, longtemps considérée comme une exception en Europe avec un taux de natalité soutenu, connaît depuis plusieurs années une diminution préoccupante du nombre de naissances. En 2025, les naissances ont reculé de 2,3% en France.

Leave a comment.

Your email address will not be published. Required fields are marked*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.