La candidature d’Aliou Boubacar Diallo à l’élection présidentielle inquiète et dérange dans les rangs de la majorité présidentielle malienne. Une nervosité de plus en plus perceptible depuis l’entrée en campagne réussie de l’homme d’affaires, et qui a culminé la semaine dernière avec la publication d’un article diffamatoire dans un journal proche du régime. Une tentative de manipulation dont les ficelles ont été rapidement détectées par les proches du candidat.
Semaines après semaines, Aliou Boubacar Diallo se positionne comme le favori caché de l’élection présidentielle de juillet prochain face au président sortant Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Le PDG de Wassoul’Or et de Petroma profite de son parcours atypique et des aspirations au changement du peuple malien pour s’imposer comme le principal opposant à IBK. Au risque de créer un mouvement de panique dans l’entourage de l’actuel président.
Depuis une semaine, des médias proches de la majorité présidentielle ont exhumé mot pour mot un article publié en 2016, au moment où Aliou Diallo rompait ses liens politiques avec IBK. Troublante coïncidence. Deux ans plus tard, les plumes du régime n’ont pas même pris la peine de changer la forme et ont ressorti l’article telles quelles pour tenter d’affaiblir leur premier rival politique.
La manœuvre n’est pas passée inaperçue dans les rangs d’ADP-Maliba, le parti d’Aliou Boubacar Diallo. Non sans ironie, le parti a regretté que la majorité présidentielle ait « choisi à nouveau de réchauffer un très très vieux plat qui n’a plus aucune saveur ». Avant de reprendre sur un ton plus sérieux qu’il était « honteux qu’un journaliste qui intervient sur des plateaux télévisés se permette de colporter à répétition des informations qui ne visent qu’à salir et qui sont totalement fausses ».
L’article publié la semaine dernière visait les activités minières d’Aliou Boubacar Diallo. Un sujet hautement sensible pour l’entourage du chef de l’Etat quand on sait que depuis 2016, Aliou Boubacar Diallo a plusieurs fois accusé publiquement Karim Keïta, le fils du président, de chercher à s’accaparer de manière frauduleuse la mine d’or de Wassoul’Or.
« Le plat réchauffé » par les journalistes sous contrat avec la Présidence malienne montre en tout cas que les proches du président prennent très au sérieux l’émergence d’Aliou Boubacar Diallo et qu’ils se positionnent d’ores et déjà dans la perspective d’un duel à deux face à l’homme d’affaires, souvent surnommé le « Patrice Talon malien »… C’est bien cela que redoute IBK.