Le nouveau et récent directeur général d’Air France KLM, a pris ses fonctions mi-septembre, s’est confié à Paris Match sur ces attentes pour la compagnie.
Le Canadien de 47 ans Ben Smith devrait rapidement découvrir le charme des négociations Made In France. L’ancien numéro 2 d’Air Canada est arrivé à la tête du fleuron français de l’aviation dans un climat tendu. Premier constat, peu nombreux étaient les personnes effectivement ravies par l’arrivée d’un étranger à la tête d’une entreprise aussi symbolique. A ce propos il a déclaré : « Dans de nombreux pays, ma nationalité n’aurait pas été un sujet. Mais ici, c’est une première en quatre-vingt-cinq ans ; c’est sans doute pourquoi cette caractéristique a été commentée. Cela m’importe peu. J’espère que nous allons pouvoir passer à autre chose : le succès d’Air France-KLM est bien plus important ».
Son objectif premier et affirmé est de permettre à Air France de rivaliser avec les compagnies du Golfe. Pour ce faire il met en avant une politique fiscale pro-buisines : « nous devons faire comprendre que toute décision, crédit d’impôt ou réduction d’impôts, par exemple, bénéficiera au pays tout entier » et met en cause le rôle de l’état : « si l’Etat français veut une industrie puissante avec des retombées positives, notamment sur la création d’emplois, il doit aider notre secteur à rivaliser avec cette nouvelle réalité ».
Ben Smith a affirmé que l’état comptait céder rapidement les parts qu’il détient dans la compagnie (14% environ) et qui ont toujours permis de garantir la stabilité économique de l’entreprise en cas de coups durs. Le Canadien s’est peut-être un peu trop avancé sur cette question. Le ministre de l’économie -Bruno le Maire- a déclaré « je pense qu’il est de bonne politique de procéder étape par étape. On doit d’abord redresser Air France. L’État serait un bien mauvais gestionnaire s’il commençait à vendre sa participation dans une entreprise qui n’est pas au mieux de sa forme ».