Monsieur Pavageau, élu à la tête du syndicat il y a moins de six mois, a été contraint de démissionner à la suite de la révélation dans le Canard Enchainé de l’existence d’un fichage de près de 150 cadres de l’organisation. Sur ce fichier apparaissent des commentaires allant d’une évaluation de l’intelligence de la personne à leur vie sexuelle ou leur appartenance à la franc-maçonnerie ? L’avenir du syndicat appartient désormais à un comité confédéral national extraordinaire qui se réunira les 21 et 22 novembre.
Monsieur Pavageau a annoncé sa démission par un mail interne aux adhérents du syndicat. Il s’attaque aux « barons, chefs de clans » qui l’ont mis en difficulté. Sur un ton légèrement complotiste, il explique que « Tout ce petit monde ne cherche pas uniquement à ce que des têtes tombent, mais poussent aussi par leurs agissements intéressés à ce que notre organisation cesse de bouger et que certains tiroirs ne soient jamais ouverts » ajoutant « « A vous “camarades”, qui de l’interne ont décidé, au-delà des pressions, des fouilles, des vols, de recourir à de telles méthodes, soyez fiers. [ ] Soyez fiers du mal que vous m’avez fait, ainsi qu’à l’organisation en choisissant de faire passer vos intérêts personnels, votre petit pouvoir ou votre aigreur avant tout ».
Le syndicat, issu d’une scission anti-communiste de la CGT de l’après-guerre, va devoir dorénavant composer avec les réformistes et les trotskystes qui se sont alliés pour faire tomber Pavageau. Un nom circule déjà comme potentiel successeur, celui d’Yves Veyrier, membre du bureau confédéral en charge des « études prospectives et de l’histoire de l’organisation »