Ce dimanche, 174 000 électeurs sont appelés aux urnes pour décider de l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. La question posée est la suivante : « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? ». En cas de majorité pour le « Oui » alors un processus de transition entre la France et le nouvel état sera menée jusqu’à l’indépendance et l’accession à la pleine souveraineté de Nouméa. Si le « Non » est en tête, un autre référendum aura lieu en 2020 et en 2022 si nécessaire afin de voir si la métropole tient ses promesses de développement économique.
C’est un processus amorcé il y a 20 ans par les accords de Nouméa qui peut s’achever ce dimanche. Un processus qui a placé la résolution pacifique du conflit au cœur de son élaboration. « Loyalistes » comme indépendantistes se sont accordés sur leur désir commun d’empêcher la violence et c’est une victoire commune.
Si dimanche l’archipel entame la marche vers l’indépendance elle prendra officiellement le nom de Kanaky-Nouvelle-Calédonie. Pour le reste, c’est l’inconnu qui domine. De grands pans d’un éventuel futur sans la tutelle française sont troubles. Notons par exemple les relations avec la métropole, la question de la double-nationalité ou encore la forme de la défense nationale et de l’immense territoire maritime.
Pour Benoit Trépied, chargé de recherche au CNRS et membre du centre de recherche et de documentation sur l’Océanie : « les indépendantistes demandent l’indépendance avec un statut d’État associé : être indépendant tout en confiant certaines de ses compétences à un autre État ». L’Union nationale pour l’indépendance, organisation politique indépendantiste majeure, explique que « Pour sortir de la colonisation française par le haut, un accord de partenariat est une nécessité politique et une perspective logique ». L’organisation affirme que: « Dès 2018 et durant la phase de transition, une évaluation des domaines qui nécessitent une coopération particulière ou privilégiée avec la France sera effectuée ».