Après plusieurs années d’application en sourdine, l’embargo américain sur le pétrole vénézuélien est officiellement rentré en vigueur ce dimanche 28 avril. Malgré cette sanction catastrophique pour l’économie nationale, les partisans de Nicolas Maduro restent confiants quant à l’issue du bras de fer avec Washington.
Trump frappe durement le Venezuela
Les Etats Unis ont enfin publiquement dégainé face au Venezuela. Ce dimanche, Washington a annoncé que l’embargo contre le pétrole vénézuélien rentrait en vigueur le même jour. Ce nouvel embargo est un vrai coup dur pour le Venezuela, dont l’économie repose essentiellement sur les revenus pétroliers. Ceux-ci représentent plus de 80% des ressources financières du pays, depuis des décennies.
Dorénavant, Caracas ne pourra plus vendre son pétrole à des sociétés américaines et en principe à celles de ses alliés, dont les Occidentaux. En outre, les avoirs du Venezuela à l’étranger seront gelés. Enfin, il est interdit à toute entité étrangère d’utiliser le système bancaire américain (y compris le dollar) pour se fournir en or noir vénézuélien.
Des sanctions qui arrivent au mauvais moment
Cette sanction intervient au moment où le pays est étranglé par une crise économique et humanitaire qui semble s’être durablement installée. La population vénézuélienne est confrontée quotidiennement à des pénuries en denrées alimentaires, en médicaments, après une gigantesque panne d’électricité, il y a quelques semaines.
Le Venezuela possède la plus grosse réserve d’hydrocarbure au monde, mais le pays n’a jamais vraiment su tirer profit de cette générosité de la nature, à cause de la mauvaise gestion de la compagnie nationale pétrolière, la Petróleos de Venezuela SA (PDVSA), du sous-investissement, de la corruption généralement et surtout de la sempiternelle guerre économique que lui mènent les Etats Unis. A tel point que Caracas est désormais obligé d’importer du pétrole du Nigéria, ainsi que des États-Unis, qu’il vilipende pourtant jour et nuit.
« Rentrez chez vous, les Yankees »
Si l’embargo sur le pétrole fera très mal à l’économie vénézuélienne, il ne devrait pas entamer le nationalisme éprouvé des partisans de Nicolas Maduro. Pour eux, il s’agit davantage de résister à la dictature du capitalisme américain plutôt qu’à la violence de la faim. « Rentrez chez vous, les Yankees », criait ce samedi un chaviste lors d’un rassemblement à Caracas pour célébrer la sortie de leur pays de l’Organisation des États américains (OEA). Pour un autre partisan du régime, « Le plus difficile pour les États-Unis, c’est la bataille de la conscience. Ils peuvent détruire notre économie, mais parce que nous sommes un peuple souverain et conscient, nous irons toujours de l’avant. »