Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a rejeté ce mercredi le recours de Caster Semenya contre les règles de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF). Ces règlements obligent les athlètes hyperandrogènes, comme elle, à faire baisser leur taux de testostérone.
Ce mercredi 1er mai, le Tribunal arbitral du sport (TAS) a rejeté le recours de la sud-africaine Caster Semenya, contre les règles de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) obligeant les athlètes hyperandrogènes, comme elle, à baisser leur taux de testostérone. L’IAA avait estimé que l’excès d’hormones sexuelles mâles chez une athlète faussait l’égalité de chance dans les compétitions.
Le TAS émet trois préoccupations
Si le TAS a débouté Caster Semenya, il a toutefois demandé à la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) d’amender son règlement. « Le TAS n’a pas validé le règlement de l’IAAF, il a simplement rejeté les requêtes de Semenya », a expliqué Matthieu Reeb, secrétaire général de l’instance juridique de recours. Dans une sentence longue de 165 pages, le TAS exprime ses préoccupations au sujet de la future application pratique du règlement de l’IAAF. Trois points ont été soulevés par les experts à savoir : la difficulté d’appliquer un principe de responsabilité objective en fixant un seuil de taux de testostérone à respecter ; la difficulté de prouver un véritable avantage athlétique chez les athlètes hyperandrogènes sur les distances du 1 500 m et du mile ; et les éventuels effets secondaires du traitement hormonal.
« La décision du TAS ne m’arrêtera pas »
L’instance précise que « C’est à l’IAAF maintenant de travailler sur son règlement pour l’adapter en fonction des réserves posées par le TAS ». C’est seulement à ce prix que le règlement de l’IAAF pourra s’appliquer.
Engagée dans cette bataille judicaire depuis son titre en 2009, la double championne du monde du 800 estime que la sentence du TAS ne la brisera pas : « La décision du TAS ne m’arrêtera pas », a-t-elle commenté. « Depuis une décennie l’IAAF a tenté de me faire ralentir, mais cela m’a rendue plus forte encore », a ajouté Caster Semenya.
D’autres athlètes victimes de la même « discrimination »
Elle se dit en outre ravie que les trois juges du TAS aient reconnu que les règles de l’IAAF sont « discriminatoires envers certaines femmes », à la biologie fortement masculine. Il s’agit notamment de Francine Niyonsaba (Burundi) et Margaret Wambui (Kenya), les médaillées de bronze et d’argent sur 800 m aux JO de Rio en 2016.