Opiniatre 9 décembre 2019
Une femme victime de violences conjugales

 

Selon une étude réalisée par des chercheurs anglais, les femmes victimes de violences conjugales ont deux fois plus de risques de développer des affections de longue durée (ALD) telles que les fibromyalgies ou un syndrome de fatigue chronique (SFC). Cela pourrait s’expliquer par le fait de vivre un stress physiologique et psychologique immense.

Une étude conduite conjointement par des chercheurs des universités de Birmingham et de Warwick suggèrent que les femmes victimes de violences conjugales sont deux fois plus exposées aux maladies chroniques. Parmi celles-ci les fibromyalgies, qui se caractérisent notamment par des douleurs diffuses dans tout le corps, ou le syndrome de fatigue chronique (SFC), qui se manifeste par une fatigue extrême entre autres.

« Les survivantes peuvent vivre un stress physiologique et psychologique immense »

Pour parvenir à ce résultat, les scientifiques ont examiné les dossiers médicaux de 18 547 femmes victimes de violences conjugales entre 1995 et 2017 et les ont comparés aux dossiers de 74 188 femmes qui n’ont jamais été victimes, ou du moins qui ne l’ont jamais rapporté à leur médecin généraliste. « Nous avons pris en compte les violences sexuelles, physiques, émotionnelles, psychologiques et financières », précise Joht Singh Chandan, chercheur aux universités de Warwick et de Birmingham et principal auteur de l’étude, interrogé par L’Express.

Les chercheurs anglais se sont aperçus que les femmes violentées sont 73% plus susceptibles de développer une fibromyalgie et 91% un SFC. Elles ont donc presque deux fois plus de risque de contracter ces pathologies. Comment expliquer ce lien entre fibromyalgie, SFC et violences conjugales ? « Les survivantes peuvent vivre un stress physiologique et psychologique immense, avance Julie Taylor, chercheuse à l’Université de Birmingham et également auteure de l’étude. Les changements qui se produisent dans l’organisme à la suite d’un tel stress peuvent entraîner une multitude de problèmes de santé, comme ceux que nous constatons ».

Le nombre de victimes masculines trop faibles pour s’y intéresser

La scientifique estime néanmoins qu’il faut attendre d’autres recherches pour identifier clairement les rapports de cause à effet. « Cette relation est très complexe et il est important de souligner que toutes les femmes qui ont été victimes de violences ne développeront pas forcément une fibromyalgie ou un SFC. Tout comme le fait d’avoir ces pathologies ne signifie pas qu’il y a eu violence familiale dans le passé », insiste Julie Taylor.

Les chercheurs anglais espèrent également mener une étude similaire sur les hommes. Mais le nombre de violences enregistrées serait trop bas pour le faire. À l’échelle mondiale, environ 38% des femmes assassinées le sont par leur conjoint ou ex-conjoint, contre 6% pour les hommes.

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