Opiniatre 14 décembre 2019
Le vendredi 13 décembre 2019, les Algériens sont massivement descendus dans la rue pour conspuer le nouveau président élu Abdelmadjid Tebboune

 

Abdelmadjid Tebboune, un ex-fidèle du président déchu Abdelaziz Bouteflika, a été élu dès le premier tour de la présidentielle le jeudi 12 décembre avec 58,15 % des suffrages, selon l’Autorité nationale des élections (ANIE). Mais vendredi, les Algériens sont massivement descendus dans la rue dans plusieurs villes du pays pour rejeter son élection.

Abdelmadjid Tebboune est le nouveau président Algérien. Cet ex-fidèle du président déchu Abdelaziz Bouteflika âgé de 74 ans, a été élu le jeudi 12 décembre avec 58,15 % des suffrages, dès le 1er tour. Mais le scrutin a été marqué par une abstention record (seuls 39,93 % des inscrits ont voté) et boycotté par le Hirak, le mouvement de protestation qui réclame un démantèlement du « système » en place depuis 1962. Ce taux de participation officiel est le plus faible de toutes les présidentielles pluralistes de l’histoire du pays. Il est même inférieur, de dix points, à celui de 2014 qui avait vu la victoire d’Abdelaziz Bouteflika.

«Tebboune, ton mandat est un mandat mort-né» 

Au lendemain de cette élection, les Algériens sont massivement descendus dans la rue pour conspuer le nouveau président. « Le vote est truqué. Vos élections ne nous concernent pas et votre président ne nous gouvernera pas », scandaient vendredi les manifestants dans la capitale. En Kabylie, une région traditionnellement frondeuse et majoritairement berbérophone, l’on a enregistré de sérieux troubles le jour du scrutin : urnes volées, bureaux saccagés, destruction des listes électorales…Situation qui a provoqué la suspension de l’opération de vote à Tizi Ouzou et à Bouira, deux grandes villes de la région. Le lendemain du vote, vendredi, les manifestants sont aussi sortis très nombreux pour conspuer le nouveau chef d’État à peine élu, par les slogans, «Tebboune, ton mandat est un mandat mort-né» ou «Votre président ne me représente pas».

Abdelmadjid Tebboune promet reprendre sa guerre contre la corruption

Abdelmadjid Tebboune a donné vendredi une conférence de presse à Alger où il a annoncé vouloir tendre la main au mouvement de protestation. Il s’est engagé à « amender la Constitution (…) qui sera soumise à un référendum populaire », sans préciser selon quelle procédure et par qui le texte fondamental serait modifié. Il a aussi promis défendre la liberté de la presse et « construire un Etat purifié de la corruption et des corrompus ». Sur ce point, le nouveau chef d’Etat a déjà fait ses preuves. Nommé premier ministre en 2017, Abdelmadjid Tebboune avait mené une guerre totale contre l’argent sale infiltré dans la politique. Sa cible était les patrons devenus multimilliardaires grâce aux colossaux marchés publics alimentés par la manne pétrolière, et les politiques à leurs ordres. Une action qui lui a coûté son poste.

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