La Ligue de football sud-coréenne a infligé la plus lourde amende de son histoire au FC Séoul, coupable d’avoir placé des poupées sexuelles dans ses tribunes afin de combler le vide causé par le huis clos. Le club assure qu’il ne savait pas qu’il s’agissait de sex dolls.
Des dizaines de mannequins en silicone
C’est la plus lourde amende jamais donnée par la K-League, la Ligue de football sud-coréenne, durant ses trente-huit années d’existence. Elle a condamné le FC Séoul à payer 100 millions de wons (environ 74.000 euros) pour avoir rempli ses tribunes vides avec des poupées sexuelles dimanche dernier, lors d’un match contre le Gwangju FC. Des dizaines de mannequins en silicone avaient été installées pour remplacer les supporters absents en raison du coronavirus, portant des T-shirts et tenant des pancartes d’un vendeur de sex toys.
Sous le feu des critiques, la direction du club avait plaidé sa bonne foi, « niant avoir su que 10 des 30 mannequins placés dans les tribunes pour divertir les téléspectateurs et faire en sorte que les joueurs se sentent moins seuls dans un stade sous confinement, étaient des ‘sex dolls’ ». Ce qui a provoqué l’ire des amateurs de football sud-coréen. « Je me demande comment ils ont eu cette idée bizarre. C’est une honte internationale », a déclaré en ligne un détracteur. « Le FC Séoul a transformé son stade en zone classée X », a déploré un supporter.
« La controverse a profondément humilié et blessé les fans de sexe féminin »
La Ligue de football sud-coréenne a accepté l’argument avancé par le FC Séoul selon lequel il ne savait pas qu’il s’agissait de sex toys. Cependant, elle souligne qu’il « aurait facilement pu reconnaître leur usage en faisant preuve de bon sens et d’expérience ». Dans son communiqué, la K-League a écrit que « La controverse autour de cet incident (…) a profondément humilié et blessé les fans de sexe féminin (et) porté atteinte à l’intégrité de la ligue ».
Le FC Séoul, qui a accepté cette décision, a présenté ses excuses et promis que ces faits ne se reproduiraient pas. Au cours de sa réunion de crise mercredi 20 mai, la K-League a également mis à pied pour trois mois avec privation de salaire l’un de ses employés qui a servi d’intermédiaire pour le fabricant de poupées. Elle a en outre fustigé l’entreprise ayant fabriqué ces mannequins aux silhouettes aguicheuses. « En fournissant gratuitement ces mannequins, l’entreprise s’est assurée un immense coup de pub mais a condamné le club à devenir une risée mondiale », juge la K-League.
Le championnat a repris le 8 mai 2020
La société qui distribue ces mannequins aurait contacté la K-League pour présenter ses excuses et lui proposer la fourniture gratuite de ses produits pour remplir ses tribunes vides.
Après deux reports, la première division sud-coréenne a repris le 8 mai dernier sans aucun spectateur dans les stades. Pour garnir leurs tribunes malgré le huis clos, la plupart des clubs ont utilisé des affiches, des banderoles ou des effigies en carton de supporters.