Opiniatre 6 novembre 2020
Une jeune fille tenant un drapeau américain.

 

Mardi dernier, les Américains n’étaient pas appelés à choisir que leur président et leurs représentants au Congrès. Ils devaient aussi se prononcer par référendum sur des sujets aussi divers que la légalisation des drogues et des champignons hallucinogènes, le droit à l’avortement ou encore l’augmentation progressif du salaire horaire minimum.

Les électeurs américains ont été invités mardi à désigner leur nouveau président de la République, entre Donald Trump et Joe Biden, et à renouveler le Congrès : les sièges de 33 sénateurs et 435 élus de la Chambre des représentants étaient soumis au vote. Ils se sont aussi prononcés par référendum sur d’autres sujets propres à leurs Etats respectifs. Au total, 124 problématiques locales ont été soumises au vote dans 32 Etats, selon le décompte de la Conférence nationale des législatures d’Etat.

L’Oregon honore son statut d’Etat progressiste

En tête des principales problématiques, la légalisation et la dépénalisation de drogues, dures et douces, objet de vote dans sept Etats. Le New Jersey, l’Arizona, le Dakota du Sud, le Montana, le New Jersey et le Mississippi (seulement à titre médical pour ce dernier) ont approuvé la légalisation de la marijuana et du cannabis,  rejoignant ainsi les dix Etats qui ont déjà pris cette décision au cours de la dernière décennie. L’Oregon, Etat progressiste du Nord-Ouest, va plus loin. Il décriminalise l’usage de stupéfiants, y compris de drogues « dures » (héroïne, cocaïne, etc.), dès lors qu’il s’agit d’une faible quantité destinée à un usage personnel. Une première dans le pays.

La rééducation plutôt que la répression

La mesure adoptée par l’Oregon prévoit qu’un individu, même mineur, trouvé en possession d’une faible quantité de drogue destinée à sa consommation personnelle, aura le choix entre verser une amende de 100 dollars ou suivre des séances gratuites dans des centres de désintoxication. Ces établissements seront partiellement financés par les recettes fiscales provenant de l’industrie du cannabis, légale dans cet Etat depuis 2014. L’Oregon a également légalisé l’usage de la psilocybine, une substance hallucinogène présente dans certains champignons.

Pour ou contre l’avortement ?

Outre les drogues, les Américains ont porté leur avis sur d’autres sujets plus sensibles. En Louisiane, les électeurs ont voté un amendement anti-avortement qui stipule que « Pour protéger la vie humaine, rien dans la Constitution ne peut être interprété comme assurant ou protégeant un droit à l’avortement ou imposant de financer l’avortement ». A l’inverse, les citoyens du Colorado ont rejeté une loi visant à interdire les avortements sauf quand la vie de la mère est en danger, après 22 semaines de grossesse.

Salaire horaire minimum et travailleurs indépendants

La Californie, elle, a validé mardi par référendum le maintien de la gig economy (l’économie du travail à la carte) : le statut de travailleurs indépendants pour les livreurs et chauffeurs travaillant pour Uber, Lyft ou Instacart. Ces plates-formes ont dépensé quelque 190 millions de dollars pour leur campagne, selon Ballotpedia. Ce qui en fait la mesure la plus coûteuse de l’année. En outre, la Floride a approuvé la modification de la constitution de son Etat pour augmenter progressivement le salaire horaire minimum, de 8,56 dollars à 15 dollars d’ici le 30 septembre 2026.

Leave a comment.

Your email address will not be published. Required fields are marked*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.