Le directeur général de l’Agence mondiale antidopage (AMA) Olivier Niggli a reconnu jeudi que l’épidémie de Covid-19 pourrait créer des trous dans les programmes de tests de certains pays avant les JO en 2021. Mais il s’est dit « raisonnablement optimiste » quant à la résolution du problème.
S’assurer que les athlètes soient testés si possible deux fois
Le directeur général de l’Agence mondiale antidopage (AMA) Olivier Niggli a admis jeudi que la pandémie de coronavirus risquait de créer des trous dans les programmes de tests anti-dopage des athlètes de certains pays avant les JO de Tokyo-2020, reportés à 2021 en raison de la crise sanitaire. « Nous suivons l’évolution de la situation, il faut qu’on regarde la liste des athlètes qui peuvent aller aux Jeux dans les prochains mois et qu’on s’assure qu’il n’y a pas des endroits dans le monde où à cause du Covid, il y a eu un gros trou et pas de tests pendant un moment », a-t-il expliqué lors d’un point presse à Montréal. Cette conférence intervient à l’issue de réunions des deux instances dirigeantes de l’AMA, son comité exécutif mercredi et son conseil de fondation jeudi.
Olivier Niggli se dit toutefois raisonnablement optimiste sur la capacité des agences nationales antidopages, en coordination avec l’Autorité de contrôle indépendante (ACI-ITA), à s’assurer que les athlètes sélectionnés dans les mois précédant les JO soient testés si possible deux fois. Aussi, il a indiqué que la situation peut évoluer favorablement, notamment avec la perspective d’un vaccin.
Face aux critiques, des réformes annoncées au sein de l’AMA
Les réunions de mercredi et jeudi ont permis de prendre acte de nouvelles réformes de la gouvernance du gendarme de l’antidopage mondiale, critiqué par plusieurs groupes d’athlètes et par des organisations antidopages nationales pour son manque de transparence et d’indépendance. L’AMA a donc décidé de nommer deux membres indépendants à son comité exécutif, dont les douze membres sont composés à parts égales de représentants du mouvement olympique et des gouvernements. Elle a également mis en place un groupe de travail chargé de proposer de nouvelles réformes et d’évaluer celles déjà mises en œuvre.
Les Etats Unis maintiennent la suspension de leur financement
Pour le président de l’AMA, Witold Banka, il s’agit d’améliorations importantes vers une plus grande indépendance et une meilleure représentation des athlètes et des organisations nationales antidopages. Malgré ces décisions, les autorités américaines ont maintenu jeudi leurs menaces de suspendre le financement de l’AMA, faute de réforme d’ampleur de son système de gouvernance. La dernière contribution annuelle des États-Unis s’élevait à 2,7 millions de dollars (2,2 millions d’euros). « Ils l’ont dit encore une fois, c’est en dernier recours, mais ces menaces ne sont pas exclues », a regretté le directeur général du gendarme antidopage, Olivier Niggli. « Au moins il y a un dialogue qui a été un peu renoué. », se console-t-il.