Opiniatre 28 mai 2021

François Hollande et Olivier Faure se sont récemment lancés de petites piques. Au cœur de ce duel à fleuret moucheté, la stratégie du parti de gauche en perspective de la prochaine présidentielle.

C’est peu dire qu’Olivier Faure et François Hollande ne s’apprécient guère. Entre l’ancien chef de l’État et le premier secrétaire du Parti socialiste, c’est une inimitié réciproque dont les commémorations de la victoire de Mitterrand ont donné une nouvelle illustration. C’est d’abord François Hollande qui a (r)allumé la mèche le 9 mai dernier en affirmant que l’obsession du rassemblement de la gauche portée par le premier responsable du PS était vouée à l’échec. L’ancien patron a notamment estimé dans une tournure langagière propre à lui que « ce n’est pas l’union qui fait la force, mais la force qui fait l’union ».

Réplique d’Olivier Faure

Sur France 2 le lendemain, Olivier Faure y est allé de ses quatre vérités pour répliquer aux propos de l’ancien président. Le député de Seine-et-Marne a indiqué n’avoir aucune leçon à recevoir de François Hollande entre autres responsable selon lui, de l’état agonisant actuel du PS. Il rappelle à cet effet que l’ancien président à la tête du parti de la rose pendant d’une décennie lui a légué une formation cliniquement morte et à 6% de taux de popularité dans l’opinion. Plus important, Olivier Faure invite François Hollande à cesser de vilipender la direction actuelle du parti à travers ses sorties dans la presse.

Une stratégie en question

En toile de fond de ces vifs échanges entre l’actuel et l’ancien responsable du PS, se joue l’avenir du parti. Ou plus exactement, la capacité du parti de François Mitterrand à aborder l’avenir après la traversée du désert de ces dernières années. Selon François Hollande, la survie de la gauche dépend d’un PS fort incarné par une personnalité suffisamment rassembleuse avec des idées novatrices. A contrario, Olivier Faure mettant en avant sa lucidité, ne voit pas le Parti socialiste plus beau qu’il ne l’est en ce moment. Pour la présidentielle de 2022, le député parie notamment sur une union de la gauche dans son ensemble. Seul moyen selon lui, d’empêcher que l’extrême droite ne s’empare du pouvoir.

Les deux stratégies s’achoppent et aucune ne semble pour l’heure  préfigurer d’un meilleur horizon pour le PS . Le manque de leadership au sein parti ainsi que les dissensions de la gauche dans le cadre des prochaines régionales en sont une preuve.

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