Opiniatre 18 juin 2021

Au fur et à mesure que la présidentielle de 2022 s’approche, les bruits d’une candidature d’Éric Zemmour sourdent. Et avec eux, la crainte pour la présidente du Rassemblement national (RN) de voir ce personnage pourtant sans étiquette politique lui ravir la vedette.

Il n’est encore officiellement candidat à rien. Mais Éric Zemmour fait déjà parler dans certains états-majors politiques en perspective de la présidentielle d’avril prochain. Notamment au RN où Marine Le Pen craint que le journaliste du Figaro ne lui fasse de l’ombre. Selon l’intéressée récemment interrogée par linfo.re, les idées prônées par Zemmour et dans lesquelles elle ne se reconnaît pas pourraient lui porter préjudice dans sa marche vers l’Élysée. Car, ajoute la députée du Pas-de-Calais, il s’agit d’une vision extrêmement radicale de la France concernant des sujets comme l’immigration, la sécurité, etc.

Une popularité croissante

Marine Le Pen a bien raison de se méfier de Zemmour, au regard de la dynamique de ce dernier au sein de l’opinion. Celui à qui des rumeurs persistantes attribuent des ambitions présidentielles sait surfer sur sa popularité croissante dans l’opinion. Il ne dévoile rien de ses velléités élyséennes, mais certains proches à l’image de Jacques Bompard, maire d’Orange et transfuge de l’ex-Front national, mobilisent pour sa cause.

Par ailleurs, le journaliste tête de gondole de la chaîne de télévision Cnews à travers son émission journalière « Face à l’info », semble jouir d’un capital sympathie non négligeable de la part des Français. Ils sont en effet 18 % prêts à voter pour lui en cas de candidature à la présidentielle, selon un sondage Ifop révélé par le Parisien le 18 juin. Certes ce chiffre ne traduit pas les intentions de vote des électeurs, mais son analyse plus poussée combinée à la stratégie politique entreprise par Marine Le Pen en perspective du scrutin d’avril 2022 permet de prendre la mesure de la menace Zemmour pour la candidate du RN.

Le prix de la dédiabolisation

Bien que toujours à l’extrême droite, le RN a amorcé depuis quelques années sous la direction de Marine Le Pen, une dédiabolisation. L’objectif de la députée est de diluer un tant soit peu son discours en vue de séduire davantage d’électeurs. Dans ce contexte, les idées dures revendiquées à longueur d’émissions télévisées par Zemmour pourraient faire converger vers lui des électeurs du RN. Le sondage évoqué plus haut estime à 38 % la proportion des votants de Marine Le Pen au premier tour en 2017 prêts à basculer dans le camp de Zemmour l’année prochaine.

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