L’ancien président condamné jeudi 30 septembre à un an de prison ferme pour financement illégal de sa campagne de 2012 à l’Élysée continue de dénier à la justice toute légitimité malgré des preuves accablantes.
Après avoir opté pour la politique de l’autruche en boycottant lors du procès Bygmalion toutes les audiences à l’exception de celle consacrée à son interrogatoire, Nicolas Sarkozy a décidé d’agiter le chiffon rouge de la manipulation judiciaire suite à sa condamnation à de la prison ferme. Droit bafoué, tentatives d’humiliation, résistance…sont autres mots-clés de sa première intervention – via les réseaux sociaux – quelques heures après la sentence du tribunal de Paris dans cette affaire de financement illégal de campagne politique.
L’ancien président qui écope d’un an ferme contrairement au parquet qui avait requis la même peine, mais assortie de six mois de sursis, refuse donc au-delà de son droit légitime de faire appel, de reconnaître le verdict de la justice. Avec une stratégie déjà employée dans l’affaire Bismuth qui lui avait aussi valu de la prison ferme en première instance il y a quelques mois : celle d’une victime persécutée.
Une droite incapable
Et pour ce faire, l’ex-chef de l’État peut compter sur sa famille politique. Ou du moins ce qu’il en reste. Tant la droite française symbolisée par Les Républicains, est en lambeaux depuis bien des années. Comme si le parti ne savait pas survivre à la figure presque tutélaire que représente Sarkozy. Alors que ce dernier ne cesse de lui voler dans les plumes chaque fois que de besoin. Les multiples accusations proférées en des termes à peine voilés envers Jean-François Copé durant ce procès Bygmalion en sont une illustration.
Pour autant, les soutiens continuent d’affluer de la part des Républicains envers le désormais premier ancien président de la République française condamné à de la prison ferme. De Renaud Muselier à Bruno Retailleau, sans oublier les présidentiables Michel Barnier, Valérie Pécresse ou encore Xavier Bertrand, plusieurs élus LR se sont sentis obligés de témoigner leur amitié à Sarkozy ces derniers jours, quitte dans certains cas à vilipender la justice.
Appétence financière
Mais cette mobilisation ne résiste pas à la réalité des faits démontrés par le tribunal : Nicolas Sarkozy a abusé du financement de sa campagne de réélection à la présidence en 2012 en y injectant deux fois plus de sous que toléré par la loi. Une explosion du plafond en toute connaissance de cause maquillée grâce aux services d’une agence de relations publiques, la désormais tristement célèbre Bygmalion.