En 2021, plus de 15 % des personnes âgées de 15 ans ou plus se trouvaient en situation d’illectronisme en France d’après l’Insee. Ce pourcentage est en recul par rapport à 2019. C’est-à-dire par rapport à la période avant la pandémie, qui a accru la place du numérique dans nos vies.
Selon une étude de l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (Insee), publiée le jeudi 22 juin, près de 15,4 % des personnes de 15 ans et plus souffraient d’illectronisme en France en 2021. Soit trois points de moins qu’en 2019. Pour rappel, l’illectronisme se définit par la difficulté, voire l’incapacité, à utiliser les appareils numériques et les outils informatiques. L’Insee explique sa réduction en France par la promotion des compétences numériques pendant les confinements et la pandémie (télétravail, utilisation de logiciels, recherche d’informations en ligne, etc.).
Une fracture suivant le niveau d’éducation
En 2022, l’illectronisme touchait particulièrement les personnes âgées. En effet, 62 % des 75 ans et plus et un tiers des plus de 60 ans sont concernés contre seulement 2 % des 15-24 ans. Le phénomène atteint aussi davantage les personnes vivant seules (30 %) ou les couples sans enfants (20 %). La présence des enfants au sein des foyers favoriserait l’équipement et les compétences numériques. D’après l’Insee, le niveau de compétences dans le numérique dépend également du niveau d’éducation. Ainsi, seuls 5% des titulaires du baccalauréat ou d’un diplôme d’études supérieures souffrent d’illectronisme. Tandis que 23% des non-diplômés sont touchés.
Un fossé selon la situation socio-économique
Si cet écart se retrouve dans toutes les générations, il est moins important chez les plus jeunes qui bénéficient des cours sur le numérique très tôt à l’école et qui utilisent les smartphones dès leur enfance. Par ailleurs, l’Insee note que le fossé se creuse en fonction du niveau de vie et de la profession. En effet, 9 % des ouvriers sont en situation d’illectronisme, contre seulement 2 % des cadres. Bien évidemment, ces derniers profitent de l’usage du numérique et des outils informatiques dans les bureaux. Ce n’est pas le cas sur les chantiers.
Méconnaissance des outils sur la protection de la vie privée
On relève en outre le coût élevé des équipements et des services Internet. Résultat : les personnes éloignées du marché du travail ou les inactifs sont proportionnellement plus nombreux en situation d’illectronisme (21 %) que les actifs. Enfin, l’Insee souligne que 28 % des usagers d’Internet ont des capacités numériques faibles. C’est-à-dire qu’ils ne maîtrisent pas une ou plusieurs des cinq compétences clés. A savoir la recherche d’informations, la communication (rédaction de courriels, etc.), l’utilisation de logiciels, la résolution de problèmes et la protection de la vie privée. Ce dernier domaine est la compétence la moins répandue quel que soit l’âge.
Un danger pour les données personnelles
D’après l’Insee, plus d’un internaute sur cinq ne sait pas protéger ses données en ligne. Ces personnes ne savent pas changer les paramètres de leur navigateur pour refuser des cookies, restreindre la géolocalisation ou limiter l’accès à leur profil et aux contenus postés sur les réseaux sociaux. Pis, ils ne lisent pas la politique de confidentialité du site qu’ils consultent pour savoir ce qu’on fait de leurs données personnelles. Pour réduire la fracture numérique à l’ère de la dématérialisation, l’Insee conseille de mettre en place des formations spécifiques et de déployer des services d’assistance. En particulier pour la recherche d’emploi et les démarches administratives.