L’ancienne ministre de la Justice sous François Fillon, éminente membre des Républicains, est une des surprises du nouveau gouvernement de Gabriel Attal, désormais Premier ministre d’Emmanuel Macron.
C’est un événement que personne en France n’aura vu venir. Tant cela semblait plutôt surréaliste. Et pourtant, c’est désormais une réalité : Rachida Dati est la nouvelle ministre de la Culture du gouvernement de Gabriel Attal, l’ancien responsable du portefeuille ministériel de l’Éducation propulsé à Matignon après le départ d’Élisabeth Borne.
L’information a été donnée par l’intéressée même jeudi 11 janvier, notamment aux élus parisiens de droite, bien avant l’effectivité du remaniement, à en croire le quotidien La Croix. Autant dire toute sa fierté quant à ce retour dans l’attelage gouvernemental qui a surpris tout le monde.
Et pour cause, bien qu’étant responsable de la mairie du 7er arrondissement de Paris et particulièrement active sur le terrain politique notamment en termes d’opposition à l’édile de la capitale Anne Hidalgo, Rachida Dati, 58 ans, est plutôt à l’opposé des idées politiques de Renaissance, la formation politique d’Emmanuel Macron.
Surprise du chef
Jusqu’à tout récemment du moins. Car le chef de l’État vient de prouver, à travers ce nouveau remaniement, qu’il savait piocher à gauche et à droite. L’arrivée de l’ancienne ministre du gouvernement Fillon au sein de la majorité est d’autant plus inattendue qu’elle fait l’objet d’une mise en examen dans l’affaire Ghosn depuis 2021.
Les chefs d’accusation de « corruption passive » et de « recel d’abus de pouvoir » sont notamment évoqués par la justice française. Celle-ci cherche à déterminer si les revenus (90 000 euros d’honoraires) de l’avocate correspondent à des activités légitimes ou s’il s’agissait d’un emploi de complaisance visant à masquer des activités de lobbying, alors qu’elle siégeait au parlement européen.
Un rapprochement progressif
La nouvelle ministre de la Culture est par ailleurs un personnage controversé en raison de ses sorties médiatiques bien souvent polémiques.
Ce sont autant de passifs qui n’auront manifestement pas refroidi le président Emmanuel Macron, objet lui aussi par le passé, des critiques de Dati. De l’eau a toutefois depuis, coulé sous les ponts. Et la proche de Nicolas Sarkozy n’excluait pas, il y a peu, de travailler avec le pouvoir en place.
« En responsabilité, il faut se mettre autour de la table pour trouver un accord de gouvernement pour pouvoir redresser notre pays », indiquait-elle en mars 2023, au fort temps de la réforme des retraites.