Ce dimanche, une embarcation de fortune tentant de traverser la Manche pour rejoindre le Royaume-Uni a fait naufrage au large des côtes françaises, entre Calais et Dunkerque. Deux personnes sont décédées et une cinquantaine d’autres secourues. Au total, 11 bateaux transportant 700 personnes ont entrepris la dangereuse traversée de ce bras de mer ce jour-là.

Les jours passent et se ressemblent dans la Manche. Le dimanche 11 août, une embarcation de fortune a fait naufrage en tentant de rejoindre le Royaume-Uni. Ce bateau avait été signalé en difficulté le matin au large, entre Calais et Dunkerque, permettant l’intervention de secours.

Hausse de 13% sur un an des migrants arrivés au Royaume-Uni

Les autorités françaises ont pu secourir une cinquantaine de personnes. Mais deux migrants sont morts, n’ayant pas pu être réanimés. L’un a été déclaré décédé au port de Calais et l’autre à l’hôpital de Boulogne-sur-Mer. Au total, plus de 700 personnes ont tenté ce dimanche de rejoindre le Royaume Uni à bord de 11 canots pneumatiques.

Sur l’ensemble de la semaine, près de 1.172 personnes ont traversé la Manche pour gagner les côtes britanniques, portant à 1.439 leur total sur les deux premières semaines du mois d’août. Depuis le début de l’année, 18.342 personnes ont effectué la traversée de la Manche sur des canots pneumatiques de fortune, selon un comptage de l’AFP basé sur des chiffres des autorités britanniques. Ce chiffre représente une hausse de 13% par rapport à la même période en 2023.

Vingt-cinq personnes déjà mortes dans la Manche depuis le début de l’année

Le naufrage survenu ce dimanche porte à neuf le nombre de personnes qui ont perdu la vie en l’espace d’un mois en essayant de franchir ce bras de mer très fréquenté. Depuis le début de l’année 2024, le nombre de décès atteint dorénavant 25. Soit plus de la moitié du bilan de 2023 (12 décès). Ces drames ne découragent pourtant pas les migrants illégaux, en quête d’un meilleur avenir au Royaume Uni et plus généralement en Europe. Fuir la misère constitue une nécessité, peu importe les risques.

Keir Starmer a abandonné le projet d’expulsion des migrants vers le Rwanda

Cette hausse des traversées se fait malgré le durcissement opéré par les gouvernements conservateurs britanniques ces dernières années. Arrivé au pouvoir début juillet 2024, le nouveau Premier ministre travailliste Keir Starmer a abandonné le projet controversé de son prédécesseur Rishi Sunak d’expulser des migrants au Rwanda.

Soutenue par Paul Kagamé, cette initiative lancée en 2022 visait à dissuader les arrivées de migrants. Elle n’a jamais été concrétisée face aux critiques des associations et de la communauté internationale. Alors que l’immigration s’est imposée comme un thème majeur des législatives britanniques remportées par son parti, Keir Starmer a pris un autre chemin.

Des violences anti-migrants ont secoué les Royaume-Uni ces derniers jours

Le Premier ministre a annoncé vouloir accélérer le traitement des dossiers de demandeurs d’asile, mais a prévenu qu’il durcira en parallèle la lutte contre les passeurs pour « renforcer » les frontières de son pays. Le Royaume-Uni a été secoué ces derniers jours par de violentes émeutes après le meurtre de trois fillettes le 29 juillet.

Ces enfants auraient été tuées par un demandeur d’asile rwandais, de confession musulmane. Les autorités ont démenties depuis cette rumeur propagée par l’extrême droite sur les réseaux sociaux. Mais cela n’a pas empêché des attaques contre des centres d’hébergement de migrants. Pour briser cette violence, le gouvernement s’est montré sévère, avec de nombreuses arrestations et des condamnations. Le calme est partiellement revenu dans le pays.