Fatou Faye 13 novembre 2024

François Fillon et son épouse Penelope ont proposé de rembourser à l’Assemblée nationale près de 700 000 euros liés à l’affaire des emplois fictifs à l’origine du déraillement de la campagne présidentielle de l’ancien Premier ministre en 2017.

C’est une information révélée par BFMTV mardi 12 novembre, mais qui date de plusieurs mois déjà, selon l’avocat de François Fillon, Me Antonin Lévy, cité par Franceinfo. L’ancien ministre et figure influente de la droite française a proposé de rendre l’argent au cœur de sa chute entamée en 2017 avec l’éclatement d’un scandale concernant son épouse et Penelope et lui.

À l’époque, en pleine campagne électorale pour la présidentielle, le couple se voit accuser par une enquête du Canard Enchaîné de détournement de fonds publics à travers un système d’emplois fictifs au profit de Penelope. Celle-ci aurait bénéficié, en qualité d’assistante parlementaire de son mari, de 613 000 euros nets de 1998 à 2013.

Ces rémunérations, qualifiées de « fictives ou surévaluées » par l’accusation, avaient été perçues pour un travail dont la réalité n’a jamais pu être démontrée par les intéressés, au-delà du « rôle social » traditionnel d’une épouse d’homme politique.

Un remboursement étalé sur une décennie

Après avoir épuisé tous les recours possibles devant la justice, François Fillon souhaite désormais rendre les 689 989,32 euros correspondants aux frais perçus par Penelope avec les dommages et intérêts fixés lors du procès en appel en 2022, plus 10 000 euros de frais de justice.

Cette sentence avait définitivement acté la culpabilité de l’ancien Premier ministre pour « détournements de fonds publics ». Pour y parvenir, les Fillon auraient proposé d’étaler ce remboursement garanti de façon solidaire par les deux conjoints sur une période de dix ans, selon une source proche des négociations avec la justice, rapportée par Le Parisien.

Le quotidien francilien croit par ailleurs savoir qu’une discussion est envisagée dans le cadre d’une restitution de 120 000 euros supplémentaires à décider après le 25 novembre prochain. C’est en effet à cette date que devrait se décider l’autre volet de cette affaire.

L’addition pourrait encore s’alourdir

Si la culpabilité de François Fillon pour détournement de fonds publics a été définitivement confirmée par la Cour de cassation, son sort pénal reste en suspens. La haute juridiction n’a pas validé sa peine de quatre ans de prison, dont un an ferme, assortie de dix ans d’inéligibilité et de 375 000 euros d’amende.

C’est dire que l’addition pourrait encore s’alourdir pour François Fillon et son épouse, un couple désormais perçu comme l’incarnation de l’avidité du personnel politique français. D’ailleurs, sept ans après la révélation du scandale, l’onde de choc continue d’être ressentie.

Pour les principaux concernés, c’est toute une vie et peut-être même un destin à l’Élysée qui a définitivement basculé dans le néant.

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