De Dravo Rosita 21 novembre 2024

Le sidérurgiste français devrait prochainement fermer deux sites hexagonaux, mettant en péril 130 emplois directs, en raison du contexte économique difficile.

La nouvelle est tombée mardi 19 novembre 2024 tel un couperet sur la tête des employés. « La direction de la société ArcelorMittal Centres de Services a réuni les membres de son CSE afin de les informer d’un projet de réorganisation de la société et d’adaptation de ses capacités de production », informe ArcelorMittal, dans un communiqué, cité par Le Parisien.

Cela suppose notamment le « possible arrêt » des travaux sur deux sites de production du groupe spécialisé en sidérurgie, à savoir Reims à l’est de la France, et Denain située dans le nord. Conséquence de cette décision : la perte de 130 emplois, dont une centaine à Reims.

De quoi laisser les familles dans l’incertitude à quelques semaines seulement des fêtes de fin d’année. Pour ces territoires français déjà meurtris par la désindustrialisation, il s’agit d’un coup particulièrement rude. D’autant que les raisons évoquées ne semblent pas convaincre grand-monde.

ArcelorMittal Centres de Services, spécialisée dans la fourniture de métaux aux entreprises, pointe du doigt une chute vertigineuse des commandes, particulièrement dans le secteur automobile.

La grande désillusion de l’industrie automobile

Cette tendance s’inscrit dans un contexte plus large marqué par la disparition de 32 000 emplois chez les équipementiers automobiles en Europe au cours du seul premier semestre de l’année en cours, selon Le Parisien. Cela se répercute sur toute la chaîne de cette industrie prise d’assaut par la Chine.

C’est le cas d’ArcelorMittal, dont les hauts fourneaux de Dunkerque et de Fos-sur-mer, fournis comme le rappelle le quotidien francilien, les usines d’automobile et l’industrie du BTP en acier. Le géant de la sidérurgie invite les organisations concernées à des consultations dans le but d’amoindrir « l’impact sur l’emploi ».

Pas de quoi impressionner David Blaise, délégué syndical CGT qui accuse la direction d’avoir manqué d’anticipation. « On a une baisse du carnet de commandes, mais il y avait d’autres solutions, se diversifier vers d’autres activités », affirme-t-il, repris par Le Parisien.

La colère gronde dans les bastions de l’acier

« Comme toujours avec les capitalistes, on nous parle de compétitivité et de coûts trop élevés », peste-t-il encore, faisant écho à un sentiment de malaise ambiant sur place. Car la nouvelle résonne comme un écho douloureux à la fermeture des hauts fourneaux de Florange en 2012, une plaie manifestement encore vive dans la mémoire collective.

Mieux, elle intervient dans un climat social tendu, alors que le leader des pneus Michelin annonçait lui aussi, début novembre la perte de plus de 1200 emplois, due à la fermeture de deux usines notamment.

À Denain, la réaction a été immédiate, avec le déclenchement d’une grève spontanée. Un mouvement qui devrait s’étendre à tous les sites du groupe en début de semaine prochaine, indique Le Parisien.

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