
Le richissime entrepreneur américain de 47 ans en quête d’immortalité veut répandre sa philosophie à travers le monde tel un culte religieux.
À chacun sa préoccupation. Alors que Donald Trump menace plus que jamais l’équilibre mondial avec sa politique tarifaire frénétique, et que les marchés financiers montrent des signes d’essoufflement, Bryan Johnson se focalise sur un objectif peu commun : créer la première religion de l’immortalité sur terre.
Un objectif pour le moins ambitieux. « Lorsqu’on est sur le point de prolonger sa durée de vie jusqu’à un horizon inconnu, l’ennemi n’est plus l’autre. L’ennemi est la mort. C’est la chose qui unit toute l’humanité », déclare ce multimillionnaire non sans conviction, lors d’un récent entretien accordé au Financial Times (FT).
À travers sa philosophie baptisée « Don’t Die » (Ne mourez pas, en français), Johnson affirme être à l’avant-garde d’une révolution qui pourrait faire de nous « la première génération qui ne mourra pas ».
Il prévoit même que « Don’t Die » devienne « la religion la plus influente du monde d’ici 2027 », suffisamment puissante pour remplacer le capitalisme. Des prises de position qui pourraient lui valoir l’étiquette de « gourou » aux yeux de la grande majorité des personnes.
Dans l’antre du vampire de la longévité
Bryan Johnson n’est pas une personne comme les autres. Sa conviction repose sur une conjonction de préceptes scientifiques, technologiques, et philosophiques autour du concept de l’anti-âge prônant l’amélioration de la santé et de la longévité humaines à travers des pratiques de vie saine.
De fait, lorsque l’on rencontre Bryan Johnson, certaines précautions s’imposent, comme le journaliste de FT a pu s’en rendre compte : prévoir des chaussettes, car sa demeure est une maison « sans chaussures » aux sols en béton froids, et surtout, comprendre que l’hôte des lieux « ne s’expose pas au soleil ».
Ce dernier détail prend tout son sens quand on découvre le manoir, un entrepôt gris et angulaire d’où il dirige son empire du « biohacking » tel « un vampire moderne », selon les termes employés par le Financial Times.
« Ne mourez pas » face à certaines contradictions
Cet ancien mormon devenu riche après avoir vendu sa société de paiements Braintree à PayPal pour 800 millions de dollars en 2013, dépense sans compter dans des technologies expérimentales coûteuses, à l’instar de cette chambre hyperbare à 120 000 dollars censée lui procurer de l’oxygène pur.
« Ce ne sera pas une histoire de conversations avec Dieu« , précise-t-il à propos de son projet religieux. Il veut plutôt incarner lui-même la philosophie et la diffuser à un public perpétuellement connecté. « Personne n’écoutera quelqu’un qui fait de la poésie. Ils veulent voir des mèmes. Ils veulent voir des bêtises« , explique-t-il.
Cette approche lui a valu autant de fervents adeptes que de détracteurs. Pour chaque suiveur dévoué, il y a un expert qui conteste ses affirmations comme étant de la « pseudoscience ».
Une enquête récente du New York Times a même révélé qu’il aurait imposé des accords de confidentialité oppressifs à son personnel pour limiter les préoccupations concernant ses méthodes et la qualité des produits Blueprint, sa marque de suppléments et de tests biomarqueurs dont les packs coûtent 125 dollars au moins.