frank ilud 30 novembre 2025

Dès le 10 décembre 2025, le pays figurera parmi les rares nations à expulser les adolescents des plateformes numériques. Une décision qui plonge déjà nombre de jeunes dans la consternation.

À compter du 10 décembre, les adolescents australiens seront coupés de Facebook, Instagram, Snapchat, TikTok, YouTube, X, Reddit, Threads, Twitch ou encore Kick, conformément à une loi adoptée il y a un peu plus d’un an par le Parlement.

Cette législation sur l’âge minimum pour les réseaux sociaux (Social Media Minimum Age Law), amendement de la Online Safety Act 2021, interdit aux enfants de moins de 16 ans de posséder un compte sur les plateformes de médias sociaux considérées comme « soumises à restriction d’âge ».

Cette désignation s’applique à tout service en ligne fonctionnant comme un réseau social public, où les utilisateurs peuvent interagir et publier librement du contenu. Les entreprises concernées devront ainsi bloquer ou supprimer les comptes des mineurs identifiés, sous peine d’amendes pouvant atteindre 32 millions de dollars américains.

Un bouleversement social inédit

Dès le 4 décembre, Meta commencera à désactiver les comptes concernés et à bloquer toute nouvelle inscription, tandis que Snapchat proposera aux jeunes de désactiver puis de réactiver leur compte à leurs 16 ans.

Au grand dam des utilisateurs ciblés par la mesure, lesquels dénoncent une atteinte à la liberté d’expression. La mesure est d’autant plus problématique pour eux que ce bannissement intervient en pleine période de congés scolaires. De quoi promettre un été austral inédit sans réseaux sociaux pour de nombreux jeunes adolescents.

Privés de leur principal canal de communication, certains cherchent déjà des moyens de contournement ou se tournent vers des plateformes encore autorisées. Quelques influenceuses y ont d’ailleurs d’ores et déjà déplacé leurs abonnés. De façon plus radicale, deux jeunes de 15 ans, Noah Jones et Macy Nent, soutenus par un membre du parlement régional, ont entrepris une contestation judiciaire.

Un effet potentiellement boule de neige

Dans un entretien accordé à la chaîne YouTube Firstpost, John Ruddik, membre du Conseil législatif de Nouvelle-Galles du Sud et directeur du Digital Freedom Project, à l’origine de la procédure devant la Haute Cour australienne, met en garde contre les effets pervers du dispositif.

Selon lui, la mesure est vouée à l’échec et risque d’aggraver les dérives qu’elle prétend combattre. « Dans toutes les cours de récréation d’Australie, on ne parle que de la façon de contourner l’interdiction depuis des semaines », déclare-t-il.

En attendant la décision de la justice, la confrontation s’intensifie entre les deux camps. L’expérience australienne pourrait bien marquer le début d’une ère nouvelle dans la régulation numérique des mineurs, alors que plusieurs pays dans le monde envisagent eux aussi à encadrer plus strictement l’accès des jeunes aux réseaux sociaux.

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