Opiniatre 18 février 2019

Dimanche, une manifestation a été organisée à Paris contre un 5e mandat du Président algérien, Abdelaziz Bouteflika, aujourd’hui âgé de 81 ans. Selon les organisateurs de ce rassemblement, un autre mandat de l’octogénaire serait une grande honte pour l’Algérie.

« un clan qui prend en otage un pays »

Plusieurs centaines d’Algériens de la diaspora ont manifesté ce dimanche à Paris, place de la République, pour protester contre un éventuel 5e mandat d’Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir dans leur pays depuis 1999. Pour les manifestants, il est grand temps que la vieille garde de la politique algérienne, «ce clan qui prend en otage un pays», soit mise à la retraite. Si Abdelaziz Bouteflika venait à se représenter en avril prochain, ce serait une grande honte pour l’Algérie, ont affirmé les manifestants. Plus encore qu’une honte, ce 5e mandat mettrait en danger le pays tout entier.  «Il (le rassemblement) vise à éveiller les consciences et à alerter l’opinion publique sur les dangers encourus si cette funeste aventure venait à se concrétiser», avait indiqué les organisateurs de la manifestation dans un communiqué.

Abdelaziz Bouteflika, qu’on a donné pour mort à de nombreuses reprises, est toujours à la barre. Il a même annoncé sa candidature à sa propre succession pour l’élection présidentielle du 18 avril 2019, comme pour se momifier au pouvoir. Une annonce qui a entrainé plusieurs mouvements de protestations, dont le dernier remonte au samedi 16 février 2019 à Kherrata.

Le pouvoir essaye d’exciter la fibre patriotique

Face aux manifestations qui se multiplient au pays et à l’étranger, le pouvoir parle de plus en plus d’« ennemis de l’Algérie » qui voudraient voir le scrutin d’avril prochain échoué. Dans un communiqué publié ce 17 février, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) a, quant à lui, dénoncé l’utilisation excessive de la rhétorique des « ennemis de l’intérieur » pour exciter le patriotisme des Algériens.

Malgré les tentatives du pouvoir de détourner le problème, deux manifestations contre le cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika ont été arrêtées pour le vendredi 22 et le dimanche 24 février.

Si un 5e mandat de Bouteflika était inévitable, l’opposition songerait à fédérer ses forces en se choisissant un candidat unique. Pour l’heure, d’après la liste provisoire, au moins 139 lettres d’intention de candidature ont été déposées au Ministère de l’Intérieur algérien. La date limite du dépôt des dossiers de candidature a été fixée au 3 mars 2019 à minuit.

 

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