Ce jeudi, environ 400 personnes ont manifesté à Bessé-sur-Braye contre la fermeture prochaine de l’usine du papetier Arjowiggins Graphic, mise en liquidation judiciaire en janvier 2019. Mais depuis, les repreneurs ne se bousculent pas à sa porte.
« On ne dort plus. C’est le désespoir si ça ferme »
Environ 400 personnes ont manifesté ce jeudi, à Bessé-sur-Braye, une commune enclavée de la Sarthe, contre la fermeture du papetier Arjowiggins Graphic, spécialisé dans la production de papier graphique recyclé. Parmi les manifestants, il y avait de nombreux élus dont le Maire Jacques Lacoche. Plusieurs habitants de cette petite commune se sont également joints à la mobilisation, suite à l’appel lancé par les salariés de l’usine et l’intersyndicale CGT-CFDT-CFE-CGC.
La fermeture d’Arjowiggins Graphic menace non seulement près de 600 emplois directs, mais également l’économie même de ce petit village de 2.200 âmes. De nombreuses activités tournent autour de cette usine et lui doivent même leur existence. Alors forcément une fermeture de cette industrie jette tout le village dans le désarroi. « On ne dort plus (…) Dans les chaînes, c’est le désespoir, car ici, on est loin de tout. Si ça ferme. », s’est inquiété Pascal Daguenet, un habitant de Bessé-sur-Braye, qui a autrefois travaillé dans la papeterie Arjowiggins Graphic. Sur les grilles de l’usine, on peut même lire des inscriptions du type « Arjo fermée = région sinistrée ».
Une décision attendue début mars
Et le comble, c’est que le site de Bessé-sur-Braye n’est pas le seul en situation de redressement fiscal. Trois sites du groupe, dont celui de Bourray, sont également concernés par la procédure judiciaire. Ainsi, le nombre de postes menacés pourrait atteindre les 3000, les emplois indirects y compris. Pour l’intersyndicale : « Le 6 mars prochain, si le tribunal de Nanterre prononce la liquidation du site, c’est tout notre bassin de vie qui se trouverait sinistré ».
Les élus sont animés du même pessimisme. A leurs yeux la situation est d’autant plus désespérante que les lueurs d’espoir s’éteignent les unes après les autres. « C’est tombé d’un coup : on parlait de plus réemplois et tout d’un coup on est en redressement judiciaire », a déploré le Maire Jacques Lacoche qui participe régulièrement aux manifestations depuis janvier 2019.
Le seul repreneur d’Arjowiggins -d’ailleurs une reprise partielle- est le groupe THLF qui a formulé une première offre début février 2019. Mais le tribunal de commerce a accordé un délai supplémentaire jusqu’au vendredi 1er mars pour faire une nouvelle offre plus conséquente afin de sauver les emplois.