Opiniatre 15 février 2020

Plus de sept mois après l’élection de Mohamed Ould Ghazouani à la tête de la Mauritanie, le pays n’est plus tout à fait le même. On constate aujourd’hui une certaine liberté d’expression et d’opinion, ainsi que l’avènement d’une justice qui s’affirme progressivement.

Ghazouani fait tout le contraire d’Abdel Aziz

Peut-on dire que la Mauritanie a résolument pris le cap de la démocratie depuis l’élection de Mohamed Ould Ghazouani ? Si répondre par l’affirmative n’est pas réaliste, il faut tout de même souligner que le nouveau président mauritanien a posé les jalons d’un Etat de droit.

En faisant libérer les prisonniers d’opinion dès son accession au pouvoir, Ghazouani a envoyé un signal fort à la communauté internationale. Il se posait en homme de rupture puisque son prédécesseur, Mohamed Ould Abdel Aziz, s’était spécialisé dans la répression des activistes et des militants des droits de l’Homme. Quelques semaines plus tard, Ghazouani engageait des rencontres avec les principaux leaders de l’opposition. Il a ainsi sauté toutes barrières politiques qui empêchaient un véritable dialogue national en Mauritanie. Le nouvel homme fort de Nouakchott a également ouvert les portes des médias publics à l’opposition. Alors que jusqu’ici ces médias servaient de tribunes aux griots du pouvoir.

Un climat de sérénité imprègne progressivement la Mauritanie

Cette lente décrispation politique a été vivement saluée par les ONG et associations dont l’Observatoire du Civisme et des Libertés (OCL). Cette organisation juge positifs les premiers pas de Ghazouani à la tête de la Mauritanie. Elle s’est réjouie du « climat de sérénité qui s’imprègne progressivement le corps social et les institutions du pays, qui constituent un bien précieux, un élément indispensable à la construction d’une nouvelle solidarité entre les citoyens et ceux qui ont la charge de conduire le destin du pays ».

A présent les Mauritaniens espèrent que cette lente décrue de la tension sociale va se poursuivre avec le retour des exilés politiques. Parmi eux le banquier Mohamed Ould Bouamatou, loin de son pays depuis plus de neuf ans. Pour obtenir leur retour, une manifestation a eu lieu le 13 décembre 2019 devant le palais présidentiel. Un « affront » impensable il y a encore un an.

Nouakchott prépare-t-il le retour de Mohamed Ould Bouamatou ?

Mohamed Ould Bouamatou a récemment reçu une distinction, avec d’autres patrons mauritaniens, pour les investissements réalisés dans son pays. Il a également bénéficié du retrait d’une plainte introduite contre lui par des fausses ONG manipulées par l’ancien régime. Sans oublier que le ministère des pêches et de l’économie maritime a ordonné la levée des mesures restrictives frappant sa Générale de Banque de Mauritanie (GBM) aujourd’hui gérée sa fille Leïla Bouamatou.

Avec cette réhabilitation de Bouamatou, il n’est pas saugrenu de penser que la fin des poursuites contre le philanthrope et homme d’affaires ne tient plus qu’à un fil. D’ailleurs le banquier a rénové, il y a quelques jours, sa résidence à Nouakchott. Est-ce un signe d’un retour imminent au pays natal ?

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