Au lendemain de la nomination de 11 secrétaires d’Etat pour compléter le gouvernement de Jean Castex, plusieurs associations ont exprimé leur déception de voir disparaitre certains portefeuilles, notamment le secrétariat d’Etat chargé de la pauvreté.
L’Elysée a nommé dimanche soir onze secrétaires d’Etat, dont six nouvelles personnalités, pour compléter l’équipe du Premier ministre Jean Castex. Après avoir consulté la liste, plusieurs associations ont marqué ce lundi leur mécontentement face à l’absence de portefeuilles tels que le secrétariat d’Etat chargé de la pauvreté. Cette disparition semble d’autant inopportune qu’elle intervient au moment où le nombre de personnes précaires en France augmente du fait de la crise sociale et économique engendrée par le coronavirus.
« A partir du moment où un Français sur sept est en situation de pauvreté, le sujet mérite largement un secrétaire d’Etat dédié », a estimé Florent Guéguen, directeur général de la Fédération des acteurs de la solidarité (Fnars) qui regroupe 870 associations et organismes de lutte contre l’exclusion. Il se dit « inquiet »pour la suite, tout en faisant remarquer que « Onze secrétaires d’Etat nommés c’est beaucoup » pour oublier celui de la pauvreté.
Le dossier noyé dans plusieurs autres
« La lutte contre la pauvreté orpheline du remaniement. Qu’est devenue l’ambition d’éradiquer la grande pauvreté d’Emmanuel Macron ? Peut-on ignorer ainsi les 9,3 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté ? », s’est interrogée dans un tweet l’ONG ATD Quart Monde, qui rappelle ainsi une promesse du président français. Celui-ci avait lancé en 2018, la stratégie de lutte contre la pauvreté, noyée depuis dans plusieurs autres dossiers.
D’autres sujets, tous aussi importants, ont également surgi. L’on pense évidemment à la crise sanitaire du coronavirus, qui occupe toute l’attention du nouveau Premier ministre. « Jean Castex avait promis sans plus de précision de relancer le plan pauvreté. Premier acte : supprimer le secrétariat d’État à la lutte contre la pauvreté… », a réagi de son côté Manuel Domergue, le directeur des études de la Fondation Abbé-Pierre.
La cause animale également oubliée
Autre grande déception des associations, l’absence d’un secrétariat d’Etat dédié à la cause animale. La Société protectrice des animaux (SPA), a dénoncé ce lundi une posture qui « va à l’encontre du vaste mouvement de prise de conscience citoyenne ». Mais, il dit garder « espoir qu’à tout le moins, un Haut commissaire puisse encore être nommé à cette fonction ».