L’Agence nationale du médicament (ANSM) lance un appel à contributions jusqu’au 30 septembre pour les patientes sous Lutéran et Lutényl. Elles devraient faire remonter leurs expérience et inquiétudes après qu’une vaste étude épidémiologique a révélé début juin un surrisque de développer un méningiome.
Après le scandale autour de Diane 35, les nouvelles recommandations sur l’Androcur et d’autres pilules progestatives, le Lutéran et le Lutényl font l’objet d’une alerte de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), car elles augmentent le risque de tumeur au cerveau. Cette alerte fait suite à la publication d’une étude menée en juin sur plus de 3 millions de patientes par EPI-PHARE, groupement d’intérêt scientifique constitué par l’ANSM et la Caisse nationale de l’Assurance maladie.
Un traitement à long terme multiplie le risque de développer un méningiome
En cette rentrée, l’ANSM lance un appel à contributions jusqu’au 30 septembre pour que toutes les femmes qui suivent ces traitements puissent faire remonter leur expérience et leurs inquiétudes. « Les femmes qui ont pris le traitement pendant de nombreuses années doivent vérifier qu’elles n’ont pas de symptômes neurologiques. Si c’est le cas, ou si elles ont plus de 35 ans et qu’elles prennent ces médicaments depuis plus de cinq ans, les professionnels de santé doivent leur proposer de réaliser une imagerie cérébrale », indique à 20 Minutes, Isabelle Yoldjian, cheffe du pôle gynécologie de l’ANSM.
Selon elle, « une femme qui prend ces traitements plus de six mois risque environ 3,3 fois plus de développer un méningiome qu’une femme qui ne le prend pas. À partir de cinq ans, le risque est multiplié par 12,5 pour le Lutényl, et par 7 pour 3,5 ans sous Lutérané ».
Une consultation publique prévue en novembre
Ces appels à contributions vont enrichir la consultation publique, qui aura lieu le 2 novembre. À l’issue de cette consultation publique, l’ANSM publiera des recommandations précises pour les femmes et les médecins afin de savoir comment bien utiliser ces traitements. « Plus largement, l’ANSM poursuit une vigilance sur les pilules progestatives. Car il en existe d’autres, ainsi que des stérilets à base de progestatif. À partir du moment où on s’intéresse à un produit, on enquête sur toute la famille… », précise Isabelle Yoldjian.