L’organisation du tournoi par le Brésil provoque une vive polémique en raison de la situation sanitaire extrêmement préoccupante dans le pays. Mais les autorités y tiennent.
La Copa América 2020 aura peut-être lieu au Brésil, mais nul ne saurait dire à quel prix. Et pour cause, le tournoi repoussé à 2021 l’année passée est l’objet d’un bras de fer entre les autorités et une bonne partie de l’opinion publique du pays. Au point de susciter l’intervention de la Cour suprême brésilienne qui doit statuer sur le sujet ce jeudi 10 en urgence. L’autorité judiciaire a été saisie par une organisation syndicale et un parti d’opposition d’un recours contre la tenue de l’événement sportif dont le coup d’envoi est prévu pour le 13 juin prochain. Les auteurs du recours s’opposent notamment à ce que leur pays organise la Copa América alors que la situation sanitaire y est catastrophique.
Avec près de 500 000 décès dus au Covid-19, le Brésil compte parmi les plus meurtris par l’épidémie dans le monde. Et la situation pourrait s’empirer très prochainement avec l’imminence d’une troisième vague redoutée par les épidémiologistes.
Une Copa América pour lustrer l’image présidentielle ?
Ce tableau inquiétant ajouté à la lenteur de la campagne de vaccination ont convaincu les spécialistes de la santé et la population que l’organisation d’une Copa América par le pays est mal venue. D’autant qu’à l’origine, l’Argentine a dû renoncer à abriter l’événement il y a moins d’une semaine en raison d’une situation sanitaire beaucoup moins catastrophique sur son territoire.
Mais le président Jair Bolsonaro ne l’entend pas de cette oreille. Le fantasque chef de l’État, complotiste à ses heures perdues, met tout en œuvre pour réussir son pari de sauver la Copa América dont la présente édition aura décidément fait couler beaucoup d’encre et de salive. Puisque la Colombie avait été également contrainte de renoncer à son organisation à cause de troubles sociaux dans le pays.
Quid des joueurs ?
La vague de protestation contre cette Copa América ne laisse pas indifférent l’équipe nationale. Les joueurs dont certains sont pourtant des soutiens de longue date de Bolsonaro ont manifesté leur opposition à la tenue du tournoi. Ils ont même agité dans un premier temps l’hypothèse d’un boycott, avant de se raviser quelques jours plus tard à travers un communiqué. À trois jours du début des hostilités, le climat autour de la Seleçao est plus que jamais tendu.