Le concours de beauté séculaire est attaqué pour ses principes jugés rabaissants et discriminatoires pour la femme. Des règles dépassées selon la ministre déléguée à l’Égalité femmes-hommes, Élisabeth Moreno, qui souhaite les voir changer.
Il est peut-être venu le moment de procéder à une refonte des règles de Miss France afin de faire évoluer un tant soit peu le célèbre concours de beauté tricolore. La ministre déléguée à l’Égalité femmes-hommes, Élisabeth Moreno, en est elle convaincue. L’autorité gouvernementale a notamment interrogé jeudi 21 octobre sur une émission conjointement animée par TV5 Monde, Ouest-France et Nice-Martin, le bien-fondé des injonctions faites aux candidates, dont celle de ne pas être maman par exemple.
Cela fait partie des nombreuses astreintes auxquelles sont soumises les aspirantes à la couronne, au même titre que d’autres obligations, comme celle de demeurer célibataire, la défense de boire de l’alcool en public ou de changer de coiffure, entre autres. Autant d’exigences que les candidates sont tenues de respecter même en dehors de la période des répétitions, dont Élisabeth Moreno juge « has been ».
Relation de travail
Cette position a toujours été celle d’Osez le féminisme !. L’association n’a jamais cessé de relever depuis plusieurs années le caractère rétrograde de cette compétition qui, selon elle, participe à exacerber les stéréotypes sur la gent féminine. Mais ses cris d’orfraie sont jusque-là restés lettre morte. D’où le changement de stratégie des responsables révélé par le journal Le Monde cette semaine.
Le quotidien du soir indiquait le 18 octobre dans ses colonnes que l’organisation féministe a attaqué Miss France devant le conseil de prud’hommes afin de faire reconnaître la relation entre les candidates au concours et les responsables comme ayant valeur de travail. Une relation contractuelle donc, qui rendrait discriminatoire les critères drastiques institués par la compétition à l’endroit des participantes. Cette offensive d’Osez le féminisme ! a été aussi motivée par les mésaventures de deux ex-candidates recalées, précise Le Monde.
Plutôt un jeu ?
Pour motiver sa démarche, Osez le féminisme ! met en avant une décision de 2013 émanant de la Cour de cassation. Celle-ci reconnaît notamment les candidats Mister France, l’équivalent masculin de Miss France, comme étant des salariés de l’entreprise organisatrice du concours.
Reste à savoir ce qu’il en sera de Miss France dont l’édition 2022 est prévue pour le 11 décembre. Endemol Productions, la firme hôte du concours, préfère plutôt parler d’un jeu fondé sur des règlements.