Le pays d’Europe centrale a décrété le confinement de sa population non-vaccinée afin de contrer le virus. Une mesure presque impossible dans l’Hexagone.
Il souffle un vent d’inquiétude sur le Vieux continent avec l’imminence d’une cinquième vague du Covid dans un certain nombre de pays. Les autorités alertent leur population, tout en rivalisant de mesures pour contrer cette reprise de l’épidémie. Comme au début de la crise sanitaire, l’enjeu pour les pouvoirs publics reste de trouver l’équilibre entre les mesures restrictives, la marche du pays et le bien-être des populations. D’autant que, trop serrer la vis pourrait s’avérer contre-productif dans un contexte d’essoufflement global des citoyens. La manœuvre n’est donc pas simple.
Afin de résoudre l’équation, l’Autriche vient d’ordonner le confinement d’une partie de sa population, les non-vaccinés en l’occurrence. Le pays qui enregistre plus de 10 000 cas quotidiennement ces derniers jours, a décidé de restreindre depuis lundi 15 novembre, et pour une dizaine de jours, la liberté de mouvement des personnes réfractaires à la vaccination. Il faut dire qu’avec un taux vaccinal de 65%, Vienne fait pâle figure en Europe où la moyenne en la matière est de 67%.
Une mesure impossible en France
La France elle, reste loin devant avec 75% de sa population entièrement vaccinée. Mais la cinquième vague ne l’épargne pas pour autant. Les messages d’alerte se multiplient depuis quelques jours face à l’intensification du taux d’incidence dans bien des régions. Le gouvernement tout en restant mobilisé, se refuse pour l’instant à envisager, officiellement du moins, une nouvelle batterie de mesures restrictives. Mais comme aime à la rappeler son porte-parole, Gabriel Attal ces derniers jours, il ne faut rien exclure dans la gestion de cette crise multifactorielle. Même une mesure l’autrichienne ?
Ce serait bien tentant, sachant que six millions de Français n’ont toujours pas recouru aux précieuses doses. Mais les juristes s’accordent sur le fait qu’une restriction spécifiquement appliquée aux non-vaccinés n’a aucune chance de passer en France pour deux raisons. D’abord parce que cela signifierait de rebasculer dans l’État d’urgence sanitaire à travers un vote parlementaire. Ce qui paraît invraisemblable vu l’âpreté des débats autour du prolongement du pass sanitaire. Par ailleurs, mettre sous cloche une partie de la population au prétexte qu’elle serait dangereuse pour ses semblables, car non-vacciné, est juridiquement non-fondé. Puisque le vaccin n’empêche pas de contracter le virus.
C’est dire que l’exécutif français n’a pas intérêt à y aller comme l’Autriche dans la gestion de cette cinquième vague épidémique, qui plus est, dans un contexte de précampagne électorale.