Dans un entretien accordé à BFM Business, le vendredi 11 mars 2022, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a déclaré que la guerre en Ukraine va entraîner plus d’inflation et moins de croissance en Europe. Mais tout dépendra de la capacité à contrôler cette inflation, qui devrait revenir autour de 2%, l’objectif initial d’ici 2024.
Ce vendredi 11 mars, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, s’est exprimé sur les antennes de BFM Business, au cours de l’émission Good Morning Business. Il a évoqué les annonces de la BCE (Banque centrale européenne), qui souhaite sortir progressivement des mesures exceptionnelles. Mais il a surtout parlé de l’inflation et de la croissance en Europe.
Beaucoup d’incertitudes et des scenarios
Selon le membre du conseil des gouverneurs de la BCE, le choc économique négatif provoqué par la guerre en Ukraine devrait non seulement affecter la Russie, mais également l’UE. En effet, il devrait conduire à plus d’inflation, à moins de croissance et surtout beaucoup plus d’incertitudes. Au niveau de ces incertitudes, la BCE prévoit trois scenarios : un scenario modéré, un scenario dégradé et un scenario sévère.
« Mais il y a quand même deux repères de confiance et réducteur d’incertitudes. C’est d’abord le fait que la croissance reste positive dans tous les scenarios en Europe chaque début d’année. Il n’y a pas de récession à cette période. Le deuxième repère c’est que l’inflation, après un sommet en 2022 (entre 5 et 7%) devrait revenir autour de 2%, ce qui est notre objectif d’ici 2024 », a rassuré François Villeroy de Galhau.
Lever le pied de l’accélérateur de l’inflation
Par ailleurs, le gouverneur de la Banque de France relève que l’inflation en France, qui s’élève actuellement à 4%, est significativement inférieure à la moyenne de la zone euro, d’environ 2 points de moins. L’Hexagone est ainsi le pays de la zone euro à avoir le moins d’inflation possible. François Villeroy de Galhau a aussi évoqué les annonces de la BCE, qui n’a pas l’intention de baisser son soutien monétaire en réduisant les achats d’actifs. « La seule décision que nous avons prise à l’unanimité c’est de lever le pied de l’accélérateur de l’inflation pour ne pas avoir à l’avenir d’appuyer brutalement sur le frein. L’accélérateur dont nous avons décidé de lever le pied ce sont les achats d’actifs », a-t-il souligné. A ce sujet, Didier Maurin, le dirigeant du cabinet DCT (ex Didier Maurin Finance, DMF), prône les réels actifs pour combattre l’inflation.
Plus de craintes que de risques réels ?
Depuis quelques jours, les prix des produits dans la grande distribution connaissent une hausse significative en raison de l’inflation. On constate en ce moment une hausse des cours des matières premières et des prix de l’énergie, bousculés notamment par le conflit ukrainien. Les principaux produits alimentaires voient ainsi leurs tarifs exploser. Comme les pâtes alimentaires (+11,4%), le café (+2,5) et les huiles (+2,6%). Certains patrons de la grande distribution craignent que cette hausse ne perdure avec le renforcement des sanctions contre la Russie. Quand d’autres estiment que cette situation ne va pas durer plus de 3 semaines.