Rachelle Ledur 15 février 2023

Le célèbre quotidien américain attrait en justice la Commission européenne afin d’accéder aux messages entre la présidente Ursula von der Leyen et le patron de la firme pharmaceutique responsable du premier vaccin anti-Covid, Albert Bourla.

C’est un nouvel épisode du bras de fer entre la presse internationale et l‘Union européenne (UE) à propos des négociations concernant l’achat de vaccins anti-Covid Pfizer par Bruxelles.

Le site d’information américain Politico indique que son homologue du New York Times (NYT) poursuit en justice la Commission européenne pour avoir manqué de faciliter la diffusion par la présidente Ursula von der Leyen de ses échanges avec le PDG de Pfizer Albert Bourla.

À en croire le NYT, les deux personnages auraient en effet longuement échangé via des appels et par des SMS au fort temps de la pandémie courant 2021, dans le cadre des négociations ayant abouti plus tard à l’approvisionnement en vaccins Pfizer-BioNTech de l’UE.

Manœuvres de dissimulation

1,8 milliard de doses du précieux sérum avaient alors été sécurisées au profit de l’Europe. De quoi sauver le Vieux continent de la catastrophe sanitaire à un moment où l’approvisionnement en vaccins contre le Covid relevait d’un parcours du combattant mêlant notamment des batailles géopolitiques.

Sauf que la révélation par le NYT d’échanges directs entre une personnalité de l’UE et le dirigeant d’une firme pharmaceutique n’a rien d’anodin. À la fois au regard du profil des intéressés et des sommes impliquées. Cela a poussé de nombreux titres de presse à demander l’accès auxdits échanges, en l’occurrence les SMS.

Droit d’accès à l’information

La demande du journaliste Alexander Fanta officiant pour le site d’information allemand netzpolitik.org à cet effet fut rejetée en juillet 2021 au motif qu’un tel document n’existait pas. Sa plainte auprès de la médiatrice européenne Emily O’Reilly a par la suite conduit au blâme de la Commission européenne pour « mauvaise administration » de sa requête sur les SMS.

Pour autant, la Commission n’a pas cédé. Elle s’est au contraire arcboutée sur le fait que ces messages dont la présence avait été précédemment niée, ne constituent pas des documents accessibles au public. Au grand dam de nombreuses ONG militant pour la transparence de la vie publique.

La plainte formulée par le NYT le 25 janvier dernier devant le Tribunal de l’UE à en croire Politico, vise donc à forcer la main à la Commission. Une démarche censée obéir à la Charte des droits fondamentaux de l’UE accordant aux citoyens de l’Union le droit d’accéder aux documents de l’UE « quel que soit le support utilisé ».

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