E. coli, une bactérie à l’origine de plusieurs infections très sévères, a été amplement étudiée par la communauté scientifique. Mais un large pan de son fonctionnement demeure inconnu. Des chercheurs de l’université du Queensland (Australie) viennent de mettre en lumière l’un des processus qui transforme la bactérie en pathogène virulent.
Les scientifiques ont mené, à travers le monde, plusieurs études sur les bactéries qui peuplent la Terre et qui sont à l’origine de diverses maladies. Ils ont notamment réalisé des tonnes de travaux sur les pathogènes à Gram, dont Escherichia coli ou E. coli. Cet agent infectieux est responsable de nombreuses maladies très sévères, comme les infections intestinales, urinaires et pulmonaires.
E. coli très résistant aux antibiotiques
Escherichia coli se trouve dans le tube digestif de certains animaux comme les vaches. La bactérie se transmet aussi à l’homme, via la contamination des produits de la ferme tels que la viande cru et le lait cru qui n’a subi aucun traitement antibactérien. Elle est connue pour sa résistance aux antibiotiques, dont la pénicilline utilisée pour soigner des infections du pis de la vache.
Des chercheurs australiens font une importante découverte
Pour aider à combattre E. coli, une équipe de l’université du Queensland (Australie) a mené une étude afin de comprendre son fonctionnement. Elle a pu mettre en lumière un processus qui transforme la bactérie en pathogène virulent et mortel. Les résultats des travaux ont été publiés dans la revue Nature Communications cette semaine.
Détection d’une mutation problématique chez E. coli
En analysant une série de génomes d’une souche d’E. coli très problématique, les chercheurs australiens ont identifié une mutation qui empêche la bactérie de fabriquer de la cellulose. Ce dysfonctionnement provoque une augmentation de l’inflammation de l’hôte ainsi qu’une rupture de la barrière intestinale. E.coli devient alors incontrôlable et plus virulent. Le pathogène peut même envahir d’autres organes et les infecter dangéreusement.
E. coli cause 800.000 décès par an
Dès lors, on comprend pourquoi Escherichia coli fait chaque année plus de 800.000 décès sur les 5 millions causés par les bactéries multirésistantes. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe cette antibiorésistance parmi les dix principales menaces pour la santé publique mondiale. Il y a quelques années, elle a appelé les scientifiques du monde entier à développer rapidement un traitement efficace contre ce fléau.
Nosopharm prépare un antibiotique first-in-class efficace
Après plusieurs années de recherches, peu d’entreprises pharmaceutiques ont réussi à proposer un candidat-médicament. Parmi celles qui ont pu relever le défi figure Nosopharm, une startup de biotechnologique innovante basée à Lyon, en France. La société fondée à Nîmes en 2009 annonce la conception d’un antibiotique first-in-class efficace contre les agents pathogènes à Gram. Baptisé Noso-502, le vaccin cible en particulier Staphylococcus aureus, Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae et Enterobacter spp.
Des essais cliniques chez l’Homme
Ces pathogènes provoquent des infections nosocomiales potentiellement mortelles. Nosopharm a publié en juin 2022 des résultats positifs de tests en laboratoire. A présent, le groupe travaille sur des essais cliniques chez l’Homme. Après avoir intégré la French Tech Health20 en mars 2023, il prépare une nouvelle levée de fonds pour financer cette dernière étape. Si la pharma antimicrobienne commercialisait son vaccin, elle résoudra un gros problème de santé publique.