Opiniatre 3 avril 2024
Thomas Jolly prend la défense d’Aya Nakamura

Thomas Jolly, le directeur artistique de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024, a  pris la défense d’Aya Nakamura dans un entretien accordé à Télérama et publié ce mardi. Il y dénonce le « racisme » et le « sexisme » dont est victime la chanteuse franco-malienne depuis l’annonce, par L’Express, d’une probable prestation sur du Edith Piaf le 26 juillet prochain.

Depuis fin février et la publication d’un article de L’Express évoquant sa participation à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, Aya Nakamura fait l’objet d’attaques racistes et de critiques en tout genre. Principalement de la part des partisans de l’extrême droite.

Le RN et Reconquête déchaînés contre Aya Nakamura

La vague de haine a surgi quand des membres du groupuscule identitaire Les Natifs ont posté sur les réseaux sociaux une photo d’une banderole tendue aux abords de la Seine. Sur le tissu on peut lire : « Y’a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako ». Depuis lors, les militants de l’extrême droite française sont en roue libre sur Internet. En particulier les sympathisants du Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen et de Reconquête d’Eric Zemmour, qui enragent à l’idée de voir Aya Nakamura prester aux JO.

De nombreux soutiens adressés à l’artiste

D’autres protestataires moins virulents, qui se présentent comme des amateurs de bonne musique, pointent la vulgarité de l’artiste franco-malienne ainsi que la pauvreté de son vocabulaire. Selon eux, elle ne représenterait pas assez la langue et la culture françaises pour interpréter du Edith Piaf. Face aux flots de discours haineux et d’injures, de nombreux Français ont apporté leur soutien à Aya Nakamura. Notamment la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera et le chanteur RnB Dadju.

Aya Nakamura victime de racisme et de sexisme selon Thomas Jolly

Thomas Jolly, directeur artistique de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, avait lui aussi pris position le 11 mars dernier en faveur de l’auteur du tube planétaire Pookie. Il a défendu à nouveau la chanteuse de 26 ans lors d’un entretien avec Télérama publié ce mardi 2 avril. Dans les colonnes du magazine culturel français hebdomadaire, il dénonce « le racisme, le ‘classisme’ et le sexisme » dont est victime depuis plus d’un mois.

Pour Thomas Jolly, chacun a ses goûts propres

Le metteur en scène de 42 ans comprend qu’Aya Nakamura ne plaise pas à tout le monde. « Chacun a ses goûts propres et pourtant on forme un grand tout. Il y a des gens en France qui aiment Aya Nakamura, Georges Brassens et Pascal Dusapin », a-t-il souligné. Thomas Jolly note aussi que la starlette française fait de la pop afro-urbaine, une musique qui mêle rap, zouk et r’n’b, et que c’est peut-être ce qui désoriente certains. Mais c’est ce qui séduit aussi d’autres et fait d’Aya l’artiste francophone la plus écoutée au monde.

Le metteur en scène dit stop à la discrimination culturelle

Parce que chacun ses goûts et parce que la France est un melting-pot, Thomas Jolly dit non à la « discrimination culturelle ». Par ailleurs, estime le directeur artistique du Cojo, « si un ‘objet culturel’ divise, c’est peut-être simplement qu’il n’est pas à l’endroit juste, mal placé, mal mis en scène ». C’est pourquoi, lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024, il s’attèlera à « faire résonner et rayonner » au mieux ce qu’incarne « la France dans son histoire et sa pluralité ». Il y mettra de l’« esprit » de la « fantaisie », de l’« humour » et de « l’insolence ».

Il promet une cérémonie pleine de surprises plus radicales

Thomas Jolly dit travailler sur un spectacle inclusif pour le 26 juillet prochain. Le comédien compte donc « intégrer le plus grand nombre », et « représenter les catégories d’êtres et d’individus les plus divers ». En outre, il « promet des surprises bien plus fortes, plus radicales que la présence ou pas d’Aya Nakamura ». Il faudra attendre le jour j pour les découvrir. L’extrême droite et ses ramifications risquent de piquer une crise.

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