La rédaction 16 février 2025

Les droits de télévision sont menacés par la réticence du diffuseur principal à honorer ses engagements financiers.

La Ligue 1 (L1) – le championnat de football d’élite – sera-t-il privé d’une part de ses cruciales ressources financières provenant des droits TV dans le cadre de la saison en cours ?

« La mesure est malheureusement urgente », s’alarmait Vincent Labrune, patron de la Ligue de football professionnel (LFP), instance chargée de la gestion des championnats nationaux, dans un mail adressé, mardi 11 février à son Conseil d’administration, afin d’appeler à une réunion de crise dès le lendemain même.

En cause, le refus envisagé par la plateforme de streaming britannique DAZN, principal diffuseur de la Ligue 1, de ne pas honorer ses engagements financiers conformément à son cahier de charges.

Celui-ci prévoit le versement au 14 février, le versement de la moitié d’une échéance de 70 millions d’euros au titre d’une partie des 400 millions d’euros consentis en termes de droit de diffusion de huit matchs sur neuf – le dernier revient à Bein Sports contre 100 millions d’euros – par week-end sur la période 2024-2029.

Un produit décevant

DAZN pointe notamment du doigt l’explosion du piratage, alors que 27% des observateurs de la L1 regardent désormais le championnat via des canaux illégaux, d’après des chiffres dévoilés par le journal L’Equipe il y a quelques jours.

Le diffuseur réclame également une meilleure coopération des clubs pour l’accès aux coulisses, afin de produire des contenus plus attractifs au public. Cette réclamation est d’autant plus importante que la plateforme n’a pu engranger que 500 000 abonnés depuis son arrivée sur le marché français l’été dernier, bien loin des 1,5 million espérés pour atteindre l’équilibre financier.

De quoi accumuler les pertes. Cette situation l’a conduit à déposer le 30 janvier dernier selon Le Monde, un recours devant le tribunal de commerce de Paris pour manquement aux obligations contractuelles et précontractuelles de la LFP.

La riposte de celle-ci a été une mise en demeure de paiement formulée devant le même tribunal et dont l’issue est attendue pour ce 14 février.

Un avenir incertain

En attendant, c’est l’angoisse au sein des principaux états-majors des clubs de Ligue 1. D’autant qu’une clause du contrat permet à DAZN de se retirer dès décembre 2025 – avec rupture effective six mois plus tard – si le seuil des 1,5 million d’abonnés n’est pas atteint.

Un scénario qui laisserait le football français sans diffuseur et priverait les clubs de ressources essentielles. Les droits TV comptant pour 30% de leur manne financière, à en croire Le Monde.

Des équipes comme Montpellier, Reims, Nantes ou Le Havre pourraient se retrouver au bord du gouffre, avec des licenciements, des plans sociaux, voire des cas de faillite.

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